Conférence de Véronique Rey, (Shadyc -
IUFM/Université de Provence/CNRS) samedi 9 janvier
2010 à 15 h, salle de conférences,
Bibliothèque de l’Alcazar, 58 cours Belsunce,
Marseille : "Et si demain, les enfants ne savaient plus parler
? La précarité linguistique en question", cycle
proposé par les laboratoires de recherche du pôle
marseillais de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
(EHESS) et le département Société de
l’Alcazar.
Quelle est l'importance de la transmission dans le
débat sur l’apprentissage de la langue maternelle chez
l’enfant? Notre mode de vie ne met-il pas à mal cette
dernière? La pathologie adulte (aphasie) et
développementale (dysphasie et autisme) nous permettent de
repérer des unités à l’intérieur
des modules linguistiques qui peuvent être
déficitaires de façon autonome. La question de la
langue se présente alors à l'intersection entre
l'inné et l'acquis. Dans le cadre théorique
proposé par Tomasello, la langue n'est plus à
l'intersection de deux domaines, mais un objet
particulièrement éclairant de cette complexité
humaine à la fois biologique ET culturelle. Il
apparaît alors nécessaire de s'interroger sur notre
volonté adulte de cette transmission linguistique. Des
points, apparemment anecdotiques, permettent de repérer des
indices d’une transmission en danger. Transmettre une langue
ne peut pas relever uniquement d’un problème de
santé publique : il s’agit de savoir si nous, adultes,
nous le voulons pour nos enfants.