Chez les mammifères sauvages aussi, les femelles vivent plus longtemps

Biologie

Dans toutes les populations humaines, les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes. Neuf supercentenaires (personnes dépassant l’âge de 110 ans) sur dix sont d’ailleurs des femmes. Qu’en est-il chez les autres mammifères, dans la nature ? Une équipe menée par Jean-François Lemaître, chercheur CNRS au Laboratoire biométrie et biologie évolutive (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1/Vetagro Sup) a compilé des données démographiques de 134 populations de 101 espèces de mammifères, des chauve-souris aux lions en passant par les orques ou les gorilles, ce qui fait de leur étude la plus vaste et la plus précise à ce jour. Dans 60 % des cas, les femelles vivent plus longtemps que les mâles : leur longévité est en moyenne supérieure de 18,6 % à celle des mâles (la différence n’est que de 7,8 % chez les humains). Est-ce parce que le taux de mortalité augmente plus vite avec l’âge chez les mâles ? Pas nécessairement, d’après l’équipe scientifique : pour environ la moitié des populations étudiées, cette augmentation est même plus prononcée chez les femelles. Mais celles-ci conservent néanmoins à tous les âges de la vie un risque de mortalité plus faible que celui des mâles.

éléphants de mer
Éléphants de mer Mirounga angustirostris dans la colonie d'Año Nuevo (Californie, États-Unis).
Ici, un mâle produisant son cri de territorialité entouré de son harem.
Ces éléphants de mer font partie des espèces chez qui les femelles vivent plus longtemps que les mâles.
© Isabelle CHARRIER / Neuro-PSI / CNRS Photothèque
Cette photo est disponible à la photothèque du CNRS.

 

Bibliographie

Sex differences in adult lifespan and aging rates of mortality across wild mammals, Jean-François Lemaître, Victor Ronget, Morgane Tidière, Dominique Allainé, Vérane Berger, Aurélie Cohas, Fernando Colchero, Dalia Conde, Michael Garratt, András Liker, Gabriel A. B. Marais, Alexander Scheuerlein, Tamás Székely, Jean-Michel Gaillard. PNAS, 23 mars 2020. DOI : 10.1073/pnas.1911999117

Contact

Jean-François Lemaître
Chercheur CNRS
Véronique Etienne
Attachée de presse CNRS