Les docteurs au cœur de l’innovation deep tech

Innovation

Le concours d’innovation i-PhD lancé en 2019 récompense 29 jeunes docteurs pour leurs projets d’innovations « deep tech » ambitieux. Parmi les lauréats et lauréates, 22 sont issus de laboratoires liés au CNRS et à ses partenaires, dont 6 distingués par un Grand Prix et 4 accompagnés par le programme RISE.

© MESRI/XR Pictures

Lancé en juillet 2019 par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, en partenariat avec Bpifrance, le concours i-PhD entend promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes chercheurs et chercheuses, en particulier vers la création de start-up « deep tech » qui proposent des innovations de rupture basées sur des avancées scientifiques et technologiques. Il s’inscrit dans la volonté du gouvernement de faire de « l’innovation de rupture une priorité », afin que la France devienne un « pays leader en matière de technologie ».

Chaque lauréat et lauréate, en fin de thèse ou ayant obtenu son doctorat depuis moins de 3 ans, bénéficie d’un accompagnement pour développer son projet de création d’entreprise, qui doit déjà être financé en pré-maturation par une structure de transfert de technologie (STT) : au-delà de la visibilité et du réseau apportés par le concours, des formations, du mentorat et une semaine de « summer camp » en Californie à la découverte de la Silicon valley sont proposés.

Pour cette première édition du concours, 22 projets sur les 29 récompensés sont issus de laboratoires liés au CNRS et à ses partenaires. Parmi ceux-ci, 4 ont bénéficié de RISE, le programme d’accompagnement à la création de start-up de CNRS Innovation, filiale nationale de valorisation du CNRS. Six des 7 grands prix, remis aux projets jugés particulièrement prometteurs, sont également issus du CNRS et de ses partenaires.

Statistiques lauréats i-PhD 2019

Découvrez les nouveaux produits, technologies ou services développés par ces scientifiques à partir des résultats de leurs travaux de recherche :

6 Grands Prix

ALICE & BOB

Porteur de projet : Théau Peronnin, soutenu par le Laboratoire de physique de l’ENS Lyon (Université de Lyon 1/ CNRS/ENS Lyon) et le programme RISE

Le projet d’Alice&Bob est de développer un ordinateur quantique universel, intégrant une correction autonome d’erreur, d’ici 3 à 5 ans. Les ordinateurs quantiques promettent d’accélérer exponentiellement la puissance de calcul pour de très nombreux problèmes tels que la simulation chimique, l’algèbre linéaire, les simulations par éléments finis, les problèmes d’optimisation, et l’intelligence artificielle. Cette puissance de calcul constituera le service vendu par Alice&Bob.

GLYCOFLU

Porteuse de projet : Emeline Richard Millot, soutenue par le Centre de recherches sur les macromolécules végétales (CERMAV - CNRS)

Le projet GlycoFlu vise à mettre sur le marché une nouvelle génération de médicaments antigrippaux, administrables par voie orale (aérosols) et répondant aux limites des antiviraux actuels en termes de résistance et d’efficacité.

SON

Porteur de projet : Pierre-Emmanuel Doulain, soutenu par l'Institut de chimie moléculaire de l'Université de Bourgogne (Université de Bourgogne/CNRS)

90 % des transformations chimiques en milieu industriel utilisent des catalyseurs pour la fabrication de produits chimiques en grande quantité. SON propose le développement de nouveaux nanocatalyseurs magnétiques réutilisables pour des procédés catalytiques plus performants et moins polluants.

TOUCHEE

Porteur de projet : Mickael Pruvost, soutenu par le laboratoire Chimie Biologie Innovation (CNRS/PSL/ESPCI)

Le projet Touchee repose sur un nouveau matériau breveté ultrasensible aux déformations et aux pressions. Sa flexibilité et son faible coût permettent une intégration dans des vêtements, des surfaces ou des objets avec des applications allant du vêtement intelligent pour le sport ou la santé à des surfaces ultra-sensibles pour la robotique. 

ULTRASIGHT

Porteur de projet : Viacheslav Mazlin, soutenu par l’Institut Langevin 
(ESPCI Paris/CNRS)

UltraSight vise à produire des instruments d’imagerie oculaire ultra-haute résolution abordables. Leur dispositif unique au monde fournit une imagerie à résolution cellulaire de l’ensemble de l’œil humain in vivo.

VIBISCUS

Porteur de projet : Gaël Matten, soutenu par l’Institut FEMTO-ST (CNRS/Université de Franche-Comté/ENSMM/UTBM) et le programme RISE

Le projet Vibiscus propose des systèmes de contrôle (conception, prototypage, intégration) distribués permettant l’absorption des ondes acoustiques (bruit) ou vibratoires, grâce à un agencement en cellules unitaires adaptables à tous les milieux.

16 projets lauréats

ALPHA-CENTAURI

Porteuse de projet : Juliette Fernandez, soutenue par l'Institut de recherche en infectiologie de Montpellier (CNRS/Université de Montpellier)

Alpha-Centauri est une méthode innovante de quantification de l’activation de l’immunité innée, notre première ligne de défense contre les pathogènes. Plus simple, plus spécifique et plus sensible que les méthodes existantes, elle est automatisable pour l’identification en haut-débit de nouvelles molécules modulatrices du système immunitaire, par exemple pour les industries pharmaceutiques et sociétés de biotechnologie.

ANIOPAC

Porteuse de projet : Maya Geagea, soutenue par l’Institut FEMTO-ST (CNRS/Université de Franche-Comté/ENSMM/UTBM)

Aniopac consiste en une mini-pile à hydrogène de taille similaire à une pile bouton, à base de silicium et de Nafion® modifié, qui permettrait de révolutionner le marché des « portables ».

DEMOSAIC

Porteur de projet : Prakhar Amba, soutenu par le Laboratoire de psychologie et neurocognition (CNRS/Université Grenoble Alpes/Université Savoie Mont Blanc)

La startup DEMOSAIC apporte une nouvelle solution de « démosaïcage », s’appuyant sur 3 brevets. Utilisant l’intelligence artificielle, cette technologie bio-inspirée du traitement perceptif des images permet de reconstruire des images brutes issues de capteurs, en temps réels et avec une haute qualité d’image. La startup envisage une mise sur le marché de ses premiers produits, pour le multimédia, la vision industrielle ou les fabricants de caméras, mi-2020. 

E-IOT

Porteur de projet : Mohammad Mahdi Asgharzadeh, soutenu par l'Institut de microélectronique, électromagnétisme et photonique - Laboratoire d'hyperfréquences et caractérisation (CNRS/Grenoble INP/UGA/USMB)

Le projet Enhanced IoT s’appuie sur une technologie de communication radio permettant d’améliorer la qualité de la liaison des réseaux actuels, en termes de volumes de communication et de distance de communication. La communication serait maintenue même en cas de mauvais rapport signal sur bruit et pourrait être utilisée sur des zones isolées.

EMBED IT EASY

Porteuse de projet : Justine Bonnot, soutenue par l’équipe-projet Cairn (CNRS/ENS Rennes/Inria/Université Rennes 1)

Embed It Easy aide les industriels à optimiser leurs applications pour l’embarqué. 

EVOBIOME

Porteur de projet : Jean-Baptiste Dupin, soutenu par le laboratoire Chimie Biologie Innovation (ESPCI Paris/CNRS)

Le projet Evobiome a pour but de développer des instruments pour une manipulation automatisée de bio-réacteurs de taille millimétrique, afin de cultiver et diriger l’évolution de cultures complexes de micro-organismes tels des microbiotes, à usage dans l’alimentation, l’agriculture (enrichissement des sols), l’industrie cosmétique, ou encore la santé. 

ENTROVIEW

Porteur de projet : Sohaïb El Outmani, soutenu par le laboratoire Grenoble Images Parole Signal Automatique (GIPSA-Lab - CNRS/Grenoble INP/Université de Grenoble Alpes)

ENTROVIEW a développé une technologie basée sur des algorithmes d’intelligence artificielle qui permet une connaissance fine de l’état d’une batterie en temps réel (paramètres électriques et thermodynamiques tels que l’entropie), pour une utilisation plus sûre et durable. 

FUNCELL

Porteur de projet : Julien Leguy, soutenu par le Centre de recherches sur les macromolécules végétales (CERMAV - CNRS)

Le projet FUNCELL consiste en la synthèse d’additifs biosourcés, biodégradables, non toxiques et non ioniques, principalement pour améliorer les propriétés mécaniques des papiers (résistance à l’état sec et humide). Leurs produits surpassent les performances des produits pétro-sourcés actuellement sur le marché et peuvent servir aussi de support de greffages pour de la fonctionnalisation diverse. 

H2O

Porteur de projet : Julien Durand, soutenu par le laboratoire Toulouse Biotechnology Institute (INSA/CNRS/INRA)

H2O vise la production et la commercialisation d’oligosaccharides produits via un procédé peu onéreux, vert et éco-responsable, permettant une production à grande échelle. Ces molécules présentent un fort potentiel commercial dans le domaine de la santé.

HIPERSSYS

Porteuse de projet : Mariam Ezzedine, soutenue par le Laboratoire de physique des interfaces
et des couches minces (CNRS/École polytechnique)

HIPERSSYS (High Power and Energy Rechargeable Storage Systems) veut développer une nouvelle technologie de rupture dans le domaine des batteries lithium-ion, utiles pour les appareils électroniques grand public, les véhicules électriques, ainsi que pour le stockage d’énergie à grande échelle notamment dans l’aéronautique et la défense.

HYSTEP

Porteur de projet : Pierre Belleville, soutenu par le Laboratoire d'électrochimie et de physico-chimie des matériaux et des interfaces (UGA/Grenoble INP/USMB/CNRS) 

La technologie Hystep est un procédé conçu pour valoriser la biomasse issue des eaux résiduaires (urbaines, agroalimentaires, agricoles) en produisant de l’hydrogène décarboné à bas potentiel. 

MYOTACT

Porteur de projet : Matthieu Guemann, soutenu par l'Institut de neurosciences cognitives et intégratives d'Aquitaine (CNRS/Université de Bordeaux/EPHE/Direction Générale de l’Armement) et le programme RISE

MyoTact est destiné à améliorer l’apprentissage du contrôle des prothèses myoélectriques de membre supérieur, afin d’en faciliter l’utilisation notamment pour les soldats victimes d’amputation. Le dispositif pourra à terme se décliner pour d’autres applications comme des pathologies neurologies ou le pilotage d’exosquelettes. 

PROSKY

Porteur de projet : Remi Chauvin, soutenu par le Laboratoire procédés, matériaux, énergie solaire (CNRS)

À base d’intelligence artificielle et d’internet des objets, le projet ProSky invente une instrumentation innovante pour la gestion optimisée de centrales solaires : suivi d’exploitation, maintenance prédictive et prévision infra-journalière de la production électrique.

REFLECT

Porteur de projet : Corey Butler, soutenu par l’Institut interdisciplinaire des neurosciences (CNRS/Université de Bordeaux) et le programme RISE

REFLECT a pour but de développer une biologie tridimensionnelle rapide et simple d’utilisation avec de nouveaux modèles biologiques mimant les caractéristiques d’organes réels. Ces modèles ouvrent la voie aux études in vitro des processus du développement humain et à la médecine personnalisée. 

SPARKCLEANTECH

Porteur de projet : Erwan Pannier, soutenu par le Laboratoire d'énergétique moléculaire et macroscopique, combustion (EM2C - CentraleSupélec/CNRS)

Spark développe un réacteur plasma froid pour produire de l’hydrogène à partir de méthane et de CO2 sans catalyseur. Le procédé intéresse les marchés émergents de la mobilité (stations-service hydrogène) ou de la valorisation d’effluents industriels et du biogaz. 

WHN

Porteur de projet : Vivien Deloule, soutenu par le Laboratoire génie des procédés papetiers (CNRS/Grenoble INP/Agefpi)

La future start-up Wood for Health and Nutrition(WHN) a pour ambition de produire des hémicelluloses, qui stimulent et restaurent l’activité du microbiote, extraites du bois pour la dermo-cosmétique et les compléments alimentaires.