Conférence internationale des études birmanes

- Conférence internationale des études birmanes

L’Ecole Française d’extrême Orient (EFEO), le Centre Asie du Sud-Est (CASE-CNRS) et l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INaLCO) se sont associés à l’IRSEA (Institut de Recherche sur le Sud-Est Asiatique) et au Center for Burma Studies pour organiser cette conférence qui se tiendra à Marseille du 6 au 10 juillet 2010.

C’est un honneur pour l’Institut de Recherche sur le Sud-Est Asiatique (IRSEA, UMR 6571) d’accueillir, à Marseille, sur le Campus St. Charles de l’Université de Provence, la 9e édition de la conférence internationale des Burma Studies, la 3e après Göteborg et Singapour à se produire hors des Etats-Unis, et la 1e en France.
L’Ecole Française d’extrême Orient (EFEO), le Centre Asie du Sud-Est (CASE-CNRS) et l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INaLCO) se sont associés à l’IRSEA et au Center for Burma Studies pour l’organisation et le montage financier. Mais rien de tout cela n’aurait été possible sans la qualité humaine et les compétences professionnelles de Louise Pichard-Bertaux et de Véronique André pour l’organisation générale, de Beth Bjorneby pour le site web, de Mathilde Lefebvre pour l’édition.
Avec plus de 150 participants attendus, cette conférence témoigne tout autant du développement du Pôle Asie sur Aix-Marseille que de l’extraordinaire dynamique des études birmanes en France et dans le monde en regard des difficultés auxquelles est confrontée la Birmanie depuis  plusieurs décennies. Nous sommes à la fois heureux d’avoir pu inviter plusieurs collègues originaires de Birmanie et déçus de n’avoir pu apporter un soutien aussi large que nous l’aurions souhaité.
A travers l’écrivain Daw Ju et ses œuvres, c’est non seulement la place qu’occupe dans la société birmane la littérature au sens large – des œuvres littéraires aux traités d’astrologie, des commentaires bouddhiques aux revues généralistes disponibles à tout un chacun via le réseau des bouquinistes de quartier – que nous avons souhaité mettre en avant ; à travers cette écrivain, c’est aussi la place de la femme birmane à tous les niveaux de la vie politique et sociale de Birmanie qu’un hommage appuyé est ici très expressément rendu.
A travers les chercheurs, enseignants ou étudiants venus de Birmanie, et à travers les Birmans issus de la diaspora, c’est bien sûr vers l’ensemble des Birmans que nous côtoyons tous depuis tant d’années que se tourne notre pensée.
Plus de 150 participants et observateurs, spécialistes de la Birmanie ou d’autres pays du sud-est asiatique sont exceptionnellement réunis à Marseille. Préhistoriens et archéologues, historiens, sociologues, anthropologues, linguistes, architectes, ou encore spécialistes des religions y côtoient les analystes en sciences politiques et les acteurs de l’économie, du développement et de l’humanitaire. Si les sujets abordés n’ont parfois qu’un rapport lointain avec la thématique sur laquelle nous avons voulu orienter cette conférence, à savoir « la Birmanie à l’ère de la globalisation », le développement des outils méthodologiques, l’accès à de nouveaux terrains ainsi que les enjeux géostratégiques contribuent au glissement vers le carrefour birman – où le local et le global sont consubstantiels l’un de l’autre – pris pour objet d’étude plutôt que la Birmanie et le confinement de ses frontières.
Les quelques 21 panels témoignent de la diversité des sujets développés, même si la place de certains d’entre eux reste très marginale – c’est le cas du faible nombre des interventions sur les communautés musulmanes – voire inexistante comme pour l’homosexualité et la transsexualité que nous aurions pourtant voulu développer. Néanmoins ce regard croisé porté sur les grands thèmes de société passés et présents contribue à affiner, voire à reformuler, la grille de lecture de la société birmane. Aussi parcellaire soit-il, ce regard croisé est tout autant un état de la recherche qu’une ouverture vers des perspectives nouvelles.
Cette conférence est un espace de rencontre, de réflexion et de création. Création scientifique et création artistique s’entremêlent. Plusieurs événements culturels jalonnent les quatre jours de cette conférence. Ils ont pour ambition de dresser une passerelle entre les dimensions sociale, politique et scientifique dont les modes d’expression artistiques constituent le prolongement. Qu’il s’agisse des expositions de peintures d’artistes Birmans nous invitant à porter « un autre regard », de photos interprétées comme « les battements d’ailes de papillons birmans », de vidéoprojections à travers l’œil de photographes Birmans, ou encore de la représentation théâtrale par des acteurs Birmans, ces espaces de création sont fondamentalement birmans en ce qu’ils sont conçus comme autant d’espaces de liberté.
Les peintures et les photographies y côtoient les ouvrages académiques, puisque plusieurs éditeurs et libraires ont accepté de se joindre à nous. La production française et occidentale y est présente, au contraire de la production birmane, ou alors de façon très marginale. Nous en sommes profondément désolés. En revanche c’est par choix que nous n’avons pas limité les livres présentés à la seule Birmanie. Elle y a bien sûr toute sa place, mais au sein de la production scientifique et littéraire relative au sud-est asiatique dans son ensemble.
Conçue comme un  carrefour conceptuel autant qu’humain et artistique, une unité de lieu s’imposait. C’est la raison pour laquelle les quatre amphithéâtres et l’ensemble des salles réservés pour l’occasion sont tous situés au cœur du très beau campus Saint Charles de l’Université de Provence à Marseille, à deux pas de la gare et à quelques minutes à pied du Vieux Port. C’est sur la maison flottante – petit clin d’œil aux villages lacustres d’Inlé –  du Cercle Nautique de Marseille, bien au-dessus de la ligne de flottaison pour mieux profiter des bateaux accostés et sous la protection du Fort St Jean, qu’un hommage sera rendu à nos aînés au cours d’un dîner de l’amitié.
Car l’exceptionnelle dynamique des études birmanes, nous la devons sans aucun doute aux maîtres fondateurs. Un hommage est rendu à trois d’entre eux : Denise Bernot grâce à qui les études birmanes ont vu le jour en France, et qui, du monumental Dictionnaire birman-français au Rire de la terre, continue de nous entraîner dans les différentes arcanes de la langue birmane ; F.K. Lehman (kha) U Chit Hlaing dont The Structure of the Chin Society suivi de l’œuvre que l’on sait a contribué et contribue toujours au renouvellement des études en anthropologie sociale ; Pierre Pichard dont l’Inventaire des monuments de Pagan fut achevé avant que la politique de « restauration » vienne brouiller les pistes et le porte vers d’autres temples : de Thaïlande, du Vietnam ou du Laos, du Bhoutan ou du sud de l’Inde, mais qui tous, d’une manière ou d’une autre, nous ramènent au carrefour birman.

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