Un dixième gène pour le virus du sida

Biologie

Selon les manuels de biologie, le virus du sida (VIH) a neuf gènes. Suggérée à la fin des années 1980, l’existence d’un dixième gène, asp, restait débattue ; elle vient d’être confirmée par des chercheurs du CNRS et de l’université de Montpellier 1 , qui ont comparé 23 000 séquences du VIH et du SIV (l’équivalent du VIH chez les singes). Ils montrent que le gène asp n’existe que chez le groupe de virus responsable de la pandémie humaine 2  et que son apparition est concomitante à l’émergence du VIH-1 chez l’homme, vers le début du XXe siècle. Ces travaux, publiés cette semaine dans PNAS, mettent aussi en évidence une forte pression de sélection sur le gène asp. Autrement dit, son maintien au sein du génome viral est favorisé, ce qui signifie qu’il confère un avantage au virus. Il restera à trouver quelle est sa fonction exacte.

Les chercheurs ont réussi cette prouesse grâce à une nouvelle approche bioinformatique. En effet, l’étude de ce gène est compliquée par le fait que sa séquence (chevauchante - elle est ici décalée de deux « lettres ») est codée sur le brin antisens du génome proviral du VIH-1 intégré à l’ADN de l’hôte humain, et entièrement incluse dans la région du gène env codant pour l’enveloppe du virus.

Pour en savoir plus : http://www.cnrs.fr/ins2i/spip.php?article2241

  • 1des bioinformaticiens du Laboratoire d'informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier (CNRS/Université de Montpellier) et des biologistes du Centre d'études d'agents pathogènes et biotechnologies pour la santé (CNRS/Université de Montpellier)
  • 2le groupe M du virus VIH-1.
Bibliographie

Concomitant emergence of the antisense protein gene of HIV-1 and of the pandemic, Elodie Cassan, Anne-Muriel Arigon-Chifolleau, Jean-Michel Mesnard, Antoine Gross, Olivier Gascuel. PNAS, en ligne la semaine du 26 septembre 2016. www.pnas.org/cgi/doi/10.1073/pnas.1605739113

Contact

Antoine Gross
Biologiste au CNRS
Véronique Etienne
Attachée de presse CNRS