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Start-up

Altaroad rend la route intelligente

Altaroad, start-up née des travaux menés au Laboratoire de physique des interfaces et des couches minces1, associe des capteurs ultra sensibles placés sur la chaussée à des algorithmes d'interprétation des données mesurées. Sa première application : le suivi des camions et de leurs charges sur des chantiers ou des sites industriels.

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La chaussée d'une route est une mine d'informations, à condition de savoir les extraire et les interpréter. C'est notamment dans ce but que des capteurs ultrasensibles, issus des nanotechnologies, ont été mis au point au Laboratoire de physique des interfaces et des couches minces1. Placé sous le bitume, ou simplement à la surface, un réseau de capteurs détecte les déformations subies par la chaussée. L'analyse des données mesurées permet d'en déduire des informations sur le trafic routier, le type et le poids des véhicules, leurs trajectoires... Ces données intéressent les gestionnaires d'infrastructures routières – pour la maintenance préventive notamment, mais aussi des zones de transit (carrières, chantiers...) – qui souhaitent assurer le suivi des véhicules en entrée et en sortie du site.

Le système proposé par la start-up Altaroad, fondée2 en décembre 2017, est le fruit d'un projet de maturation mené par le Laboratoire de physique des interfaces et des couches minces avec l'Ifsttar3 et soutenu par la Satt Paris-Saclay. Pour construire son offre, Altaroad a bénéficié des modèles physiques de la route développés à l'Ifsttar et le système d'interprétation des données a été mis au point au sein de la start-up à l'aide d'algorithmes d'apprentissage automatique (machine learning). Des tests de validation ont été réalisés en partenariat avec l'entreprise de BTP Eiffage, pour la maintenance préventive de la route. Des essais ont également été menés avec une déchetterie Syctom Veolia, cette fois pour suivre le trafic des camions et peser leur charge à leur passage.

L'offre d'Altaroad se décline en effet en deux systèmes. Insérée dans le bitume, une bande de quelques millimètres d'épaisseur contenant les capteurs est destinée à assurer un contrôle à long terme d'une portion de route, que ce soit pour réguler le trafic ou pour anticiper sur la maintenance. L'autre option, mobile, permet d’installer les capteurs directement sur la route déjà construite. Elle permet d'analyser finement le trafic sur un site, par exemple pour suivre, par pesée en temps réel des véhicules, les entrées et sorties de matériaux sur un chantier. Dans les deux cas, Altaroad met à disposition le système, fournit les données et rapports d'analyse à son client, sur abonnement.

Deux chantiers, pour Vinci et Coteg, sont en train d’être équipés de systèmes mobiles.« Nous espérons en déployer plusieurs dizaines d'autres dès 2020 », indique Cécile Villette, présidente d'Altaroad.

Pour assurer ces déploiements, Altaroad, qui compte aujourd'hui 11 personnes, va recruter et devrait employer 25 personnes d'ici un an. L'entreprise, lauréate de plusieurs concours – dont le concours i-Lab pour les start-up innovantes  –, a levé des fonds au cours de cette année pour plus d’un million d’euros.

 

1 Laboratoire de physique des interfaces et des couches minces (CNRS/École Polytechnique)

2 Les trois cofondatrices d'Altaroad sont :

  • Cécile Villette (présidente d'Altaroad) ;
  • Bérengère Lebental (Laboratoire de physique des interfaces et des couches minces, directrice scientifique d'Altaroad) ;
  • Rihab Jerbi (directrice générale d'Altaroad).

3 Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux

Contact :

Cécile Villette / Présidente d'Altaroad / cecile.villette@altaroad.com