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Le traitement de surface mis au point au Laboratoire de biologie et pharmacologie appliquée1 pourrait donner naissance à une nouvelle génération de biopuces pour le diagnostic précoce de maladies. Il augmente la spécificité de la mesure et permet de détecter la présence d'une biomolécule en très faible concentration dans un fluide corporel.
La détection de biomarqueurs dans des liquides biologiques est une voie prometteuse pour le diagnostic précoce des maladies. Mais cela suppose de disposer de capteurs très spécifiques comme des laboratoires sur puce capables d'identifier une molécule parmi des centaines d'autres et de la mesurer à de très faibles concentrations. Le procédé de traitement de surface développé au Laboratoire de biologie et pharmacologie appliquée1 répond à ce défi, en améliorant les performances de ces laboratoires sur puce.
Dans un biocapteur « label free »2, la surface de la puce comporte des ligands qui reconnaissent la molécule que l'on cherche à identifier dans un liquide. Le procédé Gliss (General liquid interface specific surfaces) mis au point par les chercheurs est un traitement chimique de surface qui a pour effet d'optimiser la position des ligands, afin de favoriser leur interaction avec les molécules cibles, et d'éliminer les autres interactions qui perturbent la mesure. Il en résulte un accroissement de la sensibilité et de la sélectivité du capteur. Deux brevets ont été déposés, l'un sur le traitement de surface des puces, l'autre appliquant le même principe à des nanoparticules. « Nous avons surtout développé le traitement de surfaces d'or, qui est le matériau le plus utilisé aujourd'hui dans ces biopuces. Mais le procédé est transposable à des surfaces en silicium ou en verre », indique Claude Nogues, chercheuse au Laboratoire de biologie et pharmacologie appliquée.
Un projet de maturation de 18 mois, soutenu par la Satt Paris-Saclay, le CNRS et l'ENS Paris-Saclay, a permis de vérifier la faisabilité industrielle du traitement de surface (répétabilité du procédé, vieillissement et stockage des surfaces traitées), et de démontrer les gains de performances des biopcateurs par rapport aux biopuces existantes. Une start-up devrait être créée début 2020 pour commercialiser la technologie. Elle fournira des biopuces fonctionnalisées aux constructeurs d'instruments, aux laboratoires de recherche en biologie, aux laboratoires pharmaceutiques, ou encore à des centres de recherche sous contrat. Chaque biopuce deviendra un consommable classique du laboratoire, remplacé à chaque test ou expérience. L'entreprise proposera également des prestations de services aux entreprises et laboratoires qui souhaitent optimiser leurs biopuces pour une application spécifique.
1 Laboratoire de biologie et pharmacologie appliquée (CNRS/ENS Paris-Saclay).
2 Dans un capteur «label free» (sans marqueurs), la biopuce active peut détecter des molécules sans leur marquage préalable par un agent fluorescent ou radioactif.
Contact :
Claude Nogues / Laboratoire de biologie et pharmacologie appliquée / claude.nogues@ens-paris-saclay.fr