Partenariats, création d'entreprises, brevets, licences, événement... Retrouvez tous les mois les dernières actualités de la valorisation et de l'innovation au CNRS.
Le laboratoire Chimie et biologie de la cellule1 a mis au point une molécule capable de détruire de manière sélective les cellules cancéreuses persistantes à l'origine des récidives et de métastases. La start-up Sideros, créée en janvier 2019, développe, à partir de cette molécule, un nouveau traitement ciblant ces cellules résistantes aux traitements conventionnels.
Certaines tumeurs résistent aux traitements classiques qui ciblent la prolifération cellulaire. En effet, des cellules cancéreuses persistantes sont responsables de rechute, voire de métastases. Pour les cibler spécifiquement, des chercheurs de l’équipe chimie et biologie du cancer, au laboratoire Chimie et biologie de la cellule1, ont synthétisé et testé une molécule, l'ironomycine, à l’activité puissante sur ces cellules et qui aboutit à leur mort.
L’équipe de chercheurs a montré que ce type de cellules a besoin de fer pour assurer leur caractère persistant. Or, la molécule d'ironomycine a pour effet de bloquer l’utilisation de fer par ces cellules. L’ironomycine séquestre le fer dans les lysosomes2, induisant ainsi un appauvrissement en fer et la mort des cellules traitées. « Au laboratoire nous avons synthétisé une centaine d'analogues de la molécule active, afin d'identifier la structure permettant d'optimiser sa stabilité et son efficacité », indique Raphaël Rodriguez, directeur de recherche au CNRS, chef de l’équipe Chimie et biologie du cancer et directeur scientifique de Sideros.
Cette voie originale et brevetée3 a déjà fait l'objet de tests in vitro (sur des cultures de cellules primaires de patients ou lignées cellulaires) et in vivo (sur des modèles animaux), qui ont montré l'efficacité de la nouvelle molécule. La start-up Sideros, créée en janvier 2019 pour développer ce type de traitement, poursuit le développement préclinique (pharmacologie, pharmacocinétique, toxicologie). En parallèle, Sideros, qui a bénéficié du programme RISE de CNRS Innovation, travaille sur la faisabilité de la production industrielle de la molécule. « Nous prévoyons de démarrer les premiers essais cliniques sur des patients au début de 2022 », précise Lucie Mondoulet, présidente de Sideros.
Pour financer ces développements, la start-up, lauréate des prix i-Lab 2019 et qui bénéficie d'une bourse French Tech Emergence 2019 de BpiFrance, finalise une levée de fonds d'amorçage auprès de business angels. Le CNRS, via CNRS Innovation, a également pris une participation au capital de l'entreprise.
1 Chimie et biologie de la cellule (CNRS/Institut Curie/Inserm)
2 Salinomycin kills cancer stem cells by sequestering iron in lysosomes. Trang Thi Mai, Ahmed Hamaï, Antje Hienzsch, Tatiana Cañeque, Sebastian Müller,Julien Wicinski, Olivier Cabaud, Christine Leroy, Amandine David, Verónica Acevedo,Akihide Ryo, Christophe Ginestier, Daniel Birnbaum, Emmanuelle Charafe-Jauffret, Patrice Codogno, Maryam Mehrpour and Raphaël Rodriguez. Nature Chemistry : Publié en ligne: 16 Mai 2017. DOI: 10.1038/NCHEM.2778
3 Brevets :
Contacts :
Lucie Mondoulet / Présidente de Sideros / lucie@sideros.bio
Raphaël Rodriguez / Chercheur au laboratoire Chimie et biologie de la cellule et directeur scientifique de Sideros / raphael.rodriguez@curie.fr
Jules Meunier / Directeur de la division Start-up de CNRS Innovation / startup@cnrsinnovation.fr