Partenariats, création d'entreprises, brevets, licences, événement... Retrouvez tous les mois les dernières actualités de la valorisation et de l'innovation au CNRS.
Un an après sa création, la start-up issue de l’Institut de physique et chimie des matériaux de Strasbourg1 démarre la production de ses nanoparticules dendritiques2, qui faciliteront le diagnostic précoce et la thérapie ciblée des cancers.
En mai 2019, Delphine Felder-Flesch, directrice de recherche CNRS à l’Institut de physique et chimie des matériaux de Strasbourg, fondait la start-up Superbranche sur une technologie co-inventée avec Sylvie Begin-Colin, professeure à l’université de Strasbourg. L'objectif était de développer et commercialiser des nanoparticules dendritiques, fruits d'une dizaine d'années de recherche, permettant de faciliter le diagnostic précoce et le traitement ciblé des cancers.
Superbranche, grand prix du jury du concours i-Lab 2019, a signé en octobre de la même année une licence exclusive mondiale avec CNRS Innovation, la filiale nationale de valorisation du CNRS, portant sur la technologie brevetée3 des nanoparticules dendritiques. La start-up a renforcé ses équipes en recrutant deux docteurs et trois stagiaires.
Les nanoparticules de Superbranche sont constituées d’une particule active magnétique, enrobée dans un matériau dendritique conçu pour stabiliser le nanomatériau et rendre son injection intraveineuse possible. Ces particules, suffisamment petites (10 à 30 nm) pour échapper au système immunitaire, peuvent être « vectorisées » en greffant à la périphérie des molécules d’intérêt biologique qui leur permettront de cibler précisément les cellules visées.
Grâce à leur cœur magnétique, ces nanoparticules sont capables de rehausser le signal de l'image d'un IRM, en ciblant des cellules malades. Les nanoparticules de Superbranche se positionnent également dans une toute nouvelle technologie d’imagerie prometteuse appelée le MPI (Magnetic particle imaging) et actuellement en cours de développement clinique. Elles peuvent aussi être utilisées pour le traitement d'un cancer, en détruisant des cellules tumorales par hyperthermie magnétique (des nanoparticules magnétiques soumises à un champ magnétique alternatif s'échauffent). Les nanoparticules sont ensuite éliminées par voies urinaire et hépatobiliaire.
Superbranche a lancé des tests précliniques en partenariat avec le Centre de lutte contre le cancer Georges-François Leclerc (CGFL) de Dijon. En parallèle, la start-up met en place ses moyens de production de nanoparticules dendritiques. Un financement « Deeptech » de Bpifrance lui a déjà permis d'accroître les quantités produites à l'échelle du laboratoire. Une levée de fonds en cours auprès de business angels ainsi que la soumission d’un projet européen Fast Track to Innovation va lui donner les moyens d'acquérir des équipements de production à plus grande échelle, afin de livrer ses produits – ils sont une dizaine au catalogue aujourd'hui- aux laboratoires de recherche publics ou privés en nanomédecine et de produire en interne, à plus long terme, ses propres nanomatériaux aux normes Good Manufacturing Practice (GMP, Bonnes pratiques de fabrication) définies par l'OMS.
1 Institut de physique et chimie des matériaux de Strasbourg (CNRS/Université de Strasbourg)
2 Les polymères dendritiques (ou dendrimères) sont des macromolécules de taille nanométrique contrôlée dans lesquels les monomères sont associés selon un processus arborescent autour d’un cœur central
3 Brevet : Nanoparticules d’oxyde métallique dendronisé, leur procédé de préparation et leurs utilisations, en copropriété CNRS/Université de Strasbourg/Hospices civiles de Lyon/Université Claude Bernard Lyon 1, déposé le 01/04/2014 (EP14305478) et étendu le 08/10/2015 (WO2015150502A1)
Contact :
Delphine Felder-Flesch / Présidente de Superbranche / Delphine.Felder@superbranche.com