CNRS La lettre innovation

L'augmentation de la population des moustiques, notamment dans l'hémisphère nord, est l'une des conséquences du réchauffement climatique et de la mondialisation. Pour se protéger contre cette nuisance et lutter contre les maladies transmises par les moustiques, de nombreux produits répulsifs sont disponibles sur le marché. Mais la plupart intègrent des molécules toxiques. Quant aux répulsifs dits naturels, leur efficacité est souvent faible.

Pour répondre à une demande croissante de produits efficaces et respectueux de l'environnement, le laboratoire ChimEco a mis au point un nouveau mélange breveté, composé uniquement de produits d'origine naturelle et biosourcée. Il est préparé en une seule étape, pour être ensuite intégré dans une formulation utilisable en spray. La start-up Laboratoires Bioprotection, dans laquelle le CNRS a pris une participation, vient d'être créée pour industrialiser et commercialiser ce nouveau répulsif 100 % naturel. Laboratoires Bioprotection est cofondée avec la start-up studio TechnoFounders, qui assure la gestion de l'entreprise.

Le nouveau répulsif du laboratoire ChimEco est conçu selon une nouvelle approche. " La communication des insectes, notamment leur attraction par les plantes, n'est pas basée sur une molécule unique, mais sur des bouquets de senteurs. Nous avons appliqué le même principe à la définition d'un produit répulsif ", explique Claude Grison, directrice du laboratoire ChimEco et co-fondatrice de Laboratoires Bioprotection. Les tests réalisés sur des moustiques avec le nouveau mélange ont montré que son efficacité était supérieure à celle des répulsifs existants.

Les chercheurs ont également mis au point un procédé de synthèse respectueux de l'environnement, afin d'obtenir un produit 100 % naturel. Ce procédé a aussi l'avantage d'être simple et le passage à une production industrielle ne demande que peu de développement technologique. Une unité pilote est déjà en fonctionnement au sein du laboratoire.

La start-up a prévu de recruter rapidement trois collaborateurs : un chef de projet, dont le rôle est de coordonner les relations avec les fournisseurs et de lancer la production du spray avec un façonnier ; un ingénieur chimiste, pour finaliser la mise au point du procédé ; et enfin, un responsable marketing qui mettra en place la marque du nouveau spray, baptisé " Moustik ".

Les démarches pour obtenir l'autorisation de mise sur le marché simplifiée sont en cours et l'objectif est de lancer le produit en France dès l'été 2021. La start-up espère aborder le marché européen à partir de 2022. Par ailleurs, un deuxième produit pourrait être proposé, un diffuseur du répulsif, basé sur le même mélange actif mais avec une formulation différente.

¹ CNRS/Université de Montpellier