Aux origines du monde

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Les passants du jardin du Luxembourg ont l’occasion d’admirer, jusqu’au 15 juillet 2018, l’exposition Origines, véritable odyssée de l’histoire de la Terre. Depuis plus de 30 ans, le photographe Olivier Grunewald sillonne les espaces les plus sauvages de la planète et capte éclairs, aurores boréales, myriade d’étoiles, torrents incandescents, fontaines de lave et la vie sous toutes ses formes. L’occasion pour lui de célébrer la biodiversité de la planète, mais également sa fragilité.

Conçue comme une fresque chronologique, l’exposition présente 80 photographies, témoignages de l’histoire de la Terre. Depuis le chaos originel, en passant par le développement de la vie végétale, jusqu’à l’apparition de la vie et l’évolution du monde animal, Origines rend compte d’une planète superbement variée et prodigue.

« On oublie qu’il a fallu autant d’années à la Terre pour créer cette nature accueillante pour l’Homme. L’exposition intègre cette temporalité afin de faire prendre conscience que l’Homme hérite d’une Terre vieille de 4,5 milliards d’années et qu’il en a la responsabilité », explique Olivier Grunewald.

C’est dès sa jeunesse qu’il tombe amoureux de la nature et du grand air. Après des études en photographie publicitaire, il se lance finalement dans la photographie de sport préférant les extérieurs. Puis, lors d’un premier voyage en Islande, se fait le véritable déclic pour la photographie de nature.

« Pour moi, l’un des principaux intérêts réside dans le fait d’aller vivre des immersions. C’est autant un but, qu’un prétexte. Cet aspect du vécu est excessivement important. Lorsque l’on se rend dans la nature, c’est pour ce que l’on y voit, mais aussi pour ce que l’on y vit », rapporte l’artiste, lauréat du World Press Photo à quatre reprises.

Passionné de volcanologie, il a réalisé des reportages sur des sites qui l’ont émerveillé. Que ce soit les flammes bleues du volcan Kawah Ijen en Indonésie, le lac de lave du volcan Nyiragongo en République démocratique du Congo ou encore les sources chaudes acides du site hydrothermal de Dallol au nord de l’Ethiopie, ces voyages furent autant d’occasions pour le photographe de « vivre sur une autre planète ».

C’est donc par le biais de la beauté des paysages qu’Olivier parle de la place de la nature dans la vie de l’Homme et met en avant les dégradations qu’elle subit.

« Il faut sortir de l’aspect muséologie de la nature dans laquelle cette dernière est en train de rentrer. Nous sommes la nature. Il y a un besoin de sensibiliser à une relation renouvelée. La nature n’est pas extérieure à l’Homme. Si elle se dégrade, l’environnement humain se dégradera également », note Olivier Grunewald.

Ce sera lui qui, interpellé par les projets d’extraction à grande échelle de minerai dans la zone de Dallol risquant de perturber le site, sera à l’origine, avec l’équipe du laboratoire Ecologie, systématique et évolution (CNRS/Université Paris-Sud) et la Fondation Iris de la première expédition scientifique pluridisciplinaire sur le site, sous la direction de Purificación López-García, directrice de recherche au CNRS.

Cette implication pour la protection de la planète, il la partage avec sa compagne, la journaliste Bernadette Gilbertas, et c’est ensemble qu’ils sillonnent le monde en utilisant images et mots pour plaider en faveur de la protection de ses milieux naturels.

L’exposition se déroule dans le cadre des activités de l’association Aux origines du monde, créée par Olivier Grunewald, Bernadette Gilbertas, Purificación López-García ainsi que d’autres scientifiques.

 

Exposition Origines, Jardin du Luxembourg, jusqu’au 15 juillet 2018

 

Laurence Stenvot