Prix de l’Académie des sciences 2022 : près de 50 lauréats liés au CNRS

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L'Académie des sciences remet chaque année près de quatre-vingt prix couvrant l'ensemble des domaines scientifiques, aussi bien fondamentaux qu'appliqués. Cette année, de nombreux prix impliquent des chercheurs CNRS ou rattachés à ses unités mixtes de recherche (UMR). 
 

Boris ADAMCZEWSKI, lauréat du Prix Ernest Déchelle (1 500 €)
Directeur de recherche CNRS à l’Institut Camille Jordan (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1/Université Jean Monnet Saint-Etienne/Centrale Lyon/INSA Lyon). Boris Adamczewski est un mathématicien, spécialiste d’approximation diophantienne et de transcendance. Ses recherches se situent à l’interface de la théorie des nombres, de l’informatique théorique et de certains autres grands domaines mathématiques comme la combinatoire, l’algèbre, la théorie des équations différentielles et aux différences ou la théorie des systèmes dynamiques. Parmi ses principales contributions, plusieurs mêlent théorie des automates finis et théorie des nombres.

Cécile HUNEAU, lauréate du Prix Langevin (en hommage à la mémoire des savants français assassinés par les Nazis en 1940-1945) (1 500 €)
Chergée de recherche CNRS au Centre de mathématiques Laurent Schwartz à l’École polytechnique (CMLS - CNRS/École polytechnique). Ses recherches portent sur les équations d’Einstein de la relativité générale, qui peuvent s’exprimer comme des équations aux dérivées partielles d’évolution. Dans ce cadre, elle s’intéresse particulièrement à des questions de stabilité, ainsi qu’aux limites de solutions haute-fréquence. En collaboration avec Jonathan Luk, elle a montré que sous une hypothèse de symétrie de translation, l’effet de perturbations haute-fréquences dans les solutions des équations d’Einstein correspondait à l’apparition d’un tenseur énergie impulsion effectif de type Vlasov.

Romain DUJARDIN, lauréat du Prix Élie Cartan (1 500 €)
Professeur à Sorbonne université et membre du Laboratoire de probabilités statistique et  modélisation (CNRS/Sorbonne Université/Université Paris Cité). Ses recherches portent principalement sur les systèmes dynamiques holomorphes à une et plusieurs variables complexes, souvent en interaction avec d'autres domaines des mathématiques, comme la théorie des probabilités, la théorie géométrique des groupes, ou la dynamique arithmétique.

Grégory SCHEHR, lauréat du Prix Aniuta Winter-Klein (3 000 €)
Directeur de recherche CNRS au Laboratoire de physique théorique et hautes énergies (Sorbonne Université/CNRS). Grégory Schehr s'intéresse aux modèles et processus aléatoires pertinents pour la physique statistique des systèmes complexes, classiques et quantiques. Il a notamment obtenu des résultats originaux pour les statistiques d'événements rares dans les systèmes fortement corrélés, comme les statistiques d'extrêmes ou les temps de premier passage. Récemment, il a  mis en évidence des connexions fondamentales entre les matrices aléatoires, les systèmes de fermions piégés et des modèles de croissance stochastique.

Suheyla BILGEN, lauréate du Prix Madeleine Lecoq (1 500 €)
Chercheuse postdoctorale au CNRS, Laboratoire de physique des 2 infinis - Irène et Joliot Curie (IJCLab - CNRS/Université Paris-Saclay/Université Paris Cité). Après avoir réalisé sa thèse en collaboration avec le CERN à Genève sur l’étude du vide dynamique dans le LHC, Suheyla Bilgen a poursuivi dans ce domaine en tant qu’ingénieur de recherche au CNRS à IJCLab. Elle s’intéresse à l’évolution de la pression dans les collisionneurs de particules. Ces variations de pression sont liées à la circulation des faisceaux qui ionisent le gaz résiduel, produisant des ions et électrons qui limitent les performances requises. Ses travaux ont permis pour la première fois de mesurer les ions parasites qui perturbent le faisceau du LHC, le plus grand collisionneur au monde.

Amaëlle LANDAIS, lauréate du Prix sur la recherche scientifique en zone polaire et subpolaire (3 000 €)
Directrice de recherche CNRS au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE - CEA/CNRS/UVSQ/IPSL). Amaëlle Landais est une chercheuse française qui se consacre à l’étude des carottes de glace polaires au Groenland et en Antarctique. Elle a développé plusieurs traceurs géochimiques permettant de reconstruire le climat en lien avec l’évolution des cycles biogéochimiques dans le passé et s’implique aussi dans les développements instrumentaux avec des déploiements sur le terrain polaire. Elle coordonne plusieurs projets de recherche au niveau national et international sur l’étude des carottes de glace polaires ce qui en fait un acteur majeur de cette communauté.

Jacques SCHOTT, lauréat du Médaille Georges Millot
Directeur de recherche émérite CNRS au Laboratoire Géosciences Environnement Toulouse (GET/OMP - CNRS/CNES/Université Toulouse III-Paul Sabatier/IRD). Jacques Schott est un spécialiste des interactions entre l’eau et les roches dans les environnements naturels. Il est reconnu pour ses contributions décisives à la prédiction et la quantification du comportement des éléments chimiques et de leurs isotopes lors de la dissolution et précipitation des minéraux. Les résultats de ses travaux se sont montrés essentiels pour la modélisation  de l’impact au cours du temps de l’altération des roches sur le cycle du carbone et des nutriments dans les enveloppes superficielles de la terre et pour l’utilisation des signatures isotopiques des minéraux afin de reconstituer les environnements du passé.

Paola ARIMONDO, lauréate du Prix Seqens de l’Académie des sciences (6 000 €)
Paola B. Arimondo est directrice de recherche, Unité chimie biologique épigénétique (CNRS/Institut Pasteur) à l'Institut Pasteur. Elle s'intéresse aux modifications épigénétiques et leurs implications dans les maladies. Avec son équipe, elle développe des molécules capables de les inhiber. Son travail a ouvert une nouvelle voie avec la synthèse des premiers inhibiteurs bisubstrats de la méthylation de l'ADN et leur utilisation pour reprogrammer les cellules cancéreuses et bloquer les infections par les pathogènes. Avant son recrutement à l'Institut Pasteur, elle a dirigé l'unité de ciblage épigénétique du cancer, un laboratoire public-privé entre le CNRS et les laboratoires Pierre Fabre à Toulouse.

Marc MAUDUIT, lauréat du Prix Minafin (5 000 €)
Directeur de recherche CNRS, Institut des sciences chimiques de Rennes (CNRS/Université de Rennes 1/École Nationale supérieure de chimie de Rennes. La recherche de Marc Mauduit se situe dans le domaine de la catalyse organométallique pour une chimie durable. Il s’intéresse notamment à la conception de ligands ancillaires carbéniques innovants, aisément accessibles et modulables, qui confèrent aux métaux de transition des propriétés inédites. Ainsi, son équipe développe des procédés catalytiques éco-efficients capables de transformer la biomasse en molécules d’intérêts ou de produire des édifices moléculaires complexes contenant divers motifs chiraux.

Christelle HUREAU-SABATER, lauréate du Prix Fédération Gay Lussac - Académie des sciences pour la chimie au cœur des enjeux de la société (2 500 €) avec Clotide Policar
Christelle Hureau-Sabater est directrice de recherche au CNRS au Laboratoire de chimie de coordination (LCC - CNRS/) et Clotilde Policar est professeure au Laboratoire des biomolécules  (CNRS/ENS-PSL/Sorbonne Université) du département chimie de l’École Normale Supérieure-PSL. Passionnées par le rôle des cations métalliques dans le vivant, Christelle Hureau-Sabater et Clotilde Policar se sont illustrées en chimie bio-inorganique : Christelle Hureau-Sabatier en lien avec des pathologies amyloïdes et Clotilde Policar dans la lutte contre le stress oxydant et l’imagerie des métaux en contexte biologique. Christelle Hureau-Sabatier a démontré l’importance des ions cuivre et zinc dans les processus de stress oxydant et d’auto-assemblage peptidique liés à Alzheimer et développe des approches thérapeutiques : agents captant les ions cuivre et de modulation de la formation d’amyloïdes. Clotilde Policar développe des anti-oxydants catalytiques inspirés de métalloenzymes avec des perspectives thérapeutiques, et des métallosondes pour des imageries non conventionnelles. Le travail de son équipe est pluridisciplinaire : chimie, biologie cellulaire, approches physiques et analytiques. Elles partagent avec enthousiasme leur science au travers de nombreuses actions (conférences grand public, théâtre scientifique, expérimentations pour le jeune public) et s’impliquent dans diverses responsabilités à l'échelle nationale et internationale, notamment dans les associations nationales et internationales de leur discipline (FrenchBIC et SBIC ).

Clotilde POLICAR, lauréate du Prix Fédération Gay Lussac - Académie des sciences pour la chimie au cœur des  enjeux de la société (2 500 €) avec Christelle HUREAU-SABATER
Christelle Hureau-Sabater est directrice de recherche au CNRS au Laboratoire de chimie de coordination (CNRS/INP Toulouse/Université Toulouse III-Paul Sabatier/Inserm) et Clotilde Policar est professeure au Laboratoire des biomolécules  (CNRS/ENS-PSL/Sorbonne Université) du département chimie de l’École Normale Supérieure-PSL. Passionnées par le rôle des cations métalliques dans le vivant, Christelle Hureau-Sabater et Clotilde Policar se sont illustrées en chimie bio-inorganique : Christelle Hureau-Sabatier en lien avec des pathologies amyloïdes et Clotilde Policar dans la lutte contre le stress oxydant et l’imagerie des métaux en contexte biologique. Christelle Hureau-Sabatier a démontré l’importance des ions cuivre et zinc dans les processus de stress oxydant et d’auto-assemblage peptidique liés à Alzheimer et développe des approches thérapeutiques : agents captant les ions cuivre et de modulation de la formation d’amyloïdes. Clotilde Policar développe des anti-oxydants catalytiques inspirés de métalloenzymes avec des perspectives thérapeutiques, et des métallosondes pour des imageries non conventionnelles. Le travail de son équipe est pluridisciplinaire : chimie, biologie cellulaire, approches physiques et analytiques. Elles partagent avec enthousiasme leur science au travers de nombreuses actions (conférences grand public, théâtre scientifique, expérimentations pour le jeune public) et s’impliquent dans diverses responsabilités à l'échelle nationale et internationale, notamment dans les associations nationales et internationales de leur discipline (FrenchBIC et SBIC ).

Marie-Liesse DOUBLET, lauréate du Prix Philippe A. Guye (3 000 €)
Directrice de recherche à l’Institut Charles Gerhardt (CNRS/Université de Montpellier/École nationale supérieure de chimie de Montpellier). Marie-Liesse Doublet développe des approches théoriques originales, basées sur les concepts de liaisons chimiques et de structures électroniques pour comprendre et prédire les propriétés physico-chimiques des matériaux périodiques. Cette chimie conceptuelle a permis la découverte de matériaux innovants et a contribué à faire de l’outil théorique un véritable allié de la science expérimentale dans le domaine du stockage électrochimique de l'énergie.

David PIGNOL, lauréat du Prix Pierre Desnuelle et Médaille Berthelot (1500 et Médaille Berthelot)
Directeur de recherche au CEA, Institut de Biosciences et biotechnologies d'Aix-Marseille (CEA/CNRS/Aix-Marseille Université). Les recherches de David Pignol ont porté tout au long de sa carrière sur le rôle des ions métalliques dans les processus d’adaptation des microorganismes à leur environnement. Ses travaux ont permis la découverte de nouveaux systèmes d’acquisition des métaux physiologiques, la caractérisation de métalloenzymes originales ainsi que la description des mécanismes de biominéralisation conduisant à la formation de particules métalliques magnétiques impliquées dans la mobilité de certaines bactéries.

Jean-François GUILLEMOLES, lauréat du Prix Ivan Peychès (3 000 €)
Directeur de recherche  CNRS, responsable de l’unité mixte de recherche de l’Institut photovoltaïque d’Île-de-France (IPVF - CNRS/École polytechnique/Chimie ParisTech/IPVF SAS) dont les recherches sont dédiées à l’utilisation de l’énergie solaire. Ses travaux ont permis des avancées sur des concepts à haut rendement pour la conversion de l'énergie solaire, la synthèse de nouveaux matériaux et l’ingénierie de leurs interfaces, des techniques de caractérisation basées sur la luminescence, la modélisation de matériaux et dispositifs photovoltaïques et la proposition de nouvelles applications pour le photovoltaïque. Il est auteur/coauteur de plus de quatre cents publications (articles à comité de lecture, chapitres de livres, brevets, actes…).

Christophe BOISSON, lauréat du Prix Aymé Poirson (3 000 €)
Directeur de recherche CNRS au Laboratoire Catalyse, Polymérisation, Procédés et Matériaux (CP2M - CNRS, CPE Lyon, Univ.Lyon1) Christophe Boisson a reçu sa thèse de doctorat de l’Université Paris-Sud en 1996. Il a été recruté en tant que Chargé de Recherche au CNRS dans le Laboratoire de Chimie et Procédés de Polymérisation pour développer la catalyse de polymérisation des oléfines et des diènes conjugués. Il a été nommé directeur de recherche en 2008. Depuis 2019, il dirige le laboratoire commun ChemistLab regroupant l’entreprise Michelin, le laboratoire Catalyse, Polymérisation, Procédés et Matériaux et l’Institut de Chimie et Biochimie Moléculaires et Supramoléculaires. Ses principales réalisations concernent la découverte de nouveaux élastomères nommés EBR (Ethylene Butadiene Rubber) en collaboration avec Michelin et le développement du concept de supports activateurs pour la conception de catalyseurs métallocènes supportés pour la polymérisation des oléfines dans des procédés hétérogènes.

Yann BRENIER, lauréat du Grand prix Ampère de l’Électricité de France (50 000 €)
Directeur de recherche CNRS au Laboratoire de mathématiques d’Orsay (LMO - CNRS/Inria/ Université Paris-Saclay). Les  recherches de Yann Brenier portent sur le calcul des variations, les équations aux dérivées partielles et leurs approximations. Il a relié les équations d'Euler de la mécanique des fluides à celle de Monge-Ampère qui permet de reconstruire une surface convexe à partir de sa courbure de Gauss. Pour cela, il a établi un théorème de décomposition polaire des applications, en s'inspirant de la solution par Kantorovitch du problème de transport optimal de Monge. Il a renouvelé l'approche géodésique des équations d'Euler par Arnold, à l'aide d'espaces de probabilité sur les chemins et de dualité convexe, en montrant l'existence et l'unicité du champ de pression associée aux plus courts chemins entre chaque paire de points. Il en a déduit une formulation cinétique des équations d'Euler similaire aux équations de Vlasov de la physique des plasmas. Il a aussi établi une formulation magnéto-hydrodynamique du modèle d'électromagnétisme non-linéaire de Born-Infeld, imaginé dans les années 30 puis délaissé et enfin repris en physique des hautes énergies.

Nabila AGHANIM, lauréate du Grand prix Huy Duong Bui (20 000 €)
Directrice de recherche CNRS à l’Institut d’astrophysique spatiale (IAS - Université Paris-Saclay/CNRS). Nabila Aghanim, directrice de recherche au CNRS, est astrophysicienne à l'Institut d'astrophysique Spatiale et spécialiste du domaine de la cosmologie observationnelle. Ses travaux, récompensés par deux médailles du CNRS, visent à comprendre l'origine et l'évolution des structures cosmiques, et les constituants de l’Univers, grâce au Fond Cosmologique Micro-Onde et aux amas de galaxies. Ils combinent théorie, modélisation et méthodes statistiques sophistiquées pour analyser les données satellitaires.

Sébastien GOUÊZEL, lauréat du Prix Mme Victor Noury, née Catherine Victoire Langlois - Fondation de l'Institut de France (10 000 €)
Directeur de recherche CNRS à l’Institut de recherche mathématique de Rennes (CNRS/ENS Rennes/Université de Rennes 1/Université de Rennes 2). Sébastien Gouëzel a obtenu des résultats de tout premier plan expliquant pourquoi des systèmes dynamiques déterministes présentent des comportements qui semblent aléatoires, à la fois dans les régimes uniformément hyperboliques et intermittents. Il a pour cela développé de nouveaux outils, à base d'analyse fonctionnelle sophistiquée, pour étudier le comportement spectral des systèmes dynamiques. Il a également démontré des résultats majeurs sur les marches aléatoires dans les espaces hyperboliques, notamment pour le problème du théorème local, en montrant la pertinence de techniques importées des systèmes dynamiques. Il travaille aussi à la formalisation des mathématiques sur ordinateur dans les assistants de preuve.

Jean-Emmanuel SARRY, lauréat du Prix Guy Lazorthes (15 000 €)
Directeur de recherche Inserm, responsable de l’équipe Métabolisme et résistance thérapeutique dans les leucémies aiguës myéloïdes au Centre de recherches en cancérologie de Toulouse (CRCT - Inserm/CNRS/Université Toulouse III-Paul Sabatier). Tous les organismes adaptent leur métabolisme en réponse à différents types de stress pour survivre. Cette capacité de répondre métaboliquement aux stress assure l'hétérogénéité et la plasticité, conduisant à l'émergence de sous-populations cellulaires avec des avantages de survie, de prolifération et de reconstitution de la population d'origine. Jean-Emmanuel Sarry et son équipe du Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse montrent que ce mécanisme adaptatif est un déterminant des cellules cancéreuses résistantes aux thérapies responsables des rechutes dans de nombreuses tumeurs. La meilleure compréhension de ces adaptations métaboliques permet ainsi de proposer de nouvelles solutions thératiques pour surmonter la résistance.

Philippe RONDARD, lauréat du Prix Léon Velluz (15 000 €)
Directeur de recherche Inserm à l’Institut de génomique fonctionnelle (CNRS/Inserm/Université de Montpellier). Philippe Rondard est reconnu dans le domaine de la neuropharmacologie des récepteurs couplés aux protéines G, la plus grande famille de récepteurs chez l’homme. Ses travaux portent sur les récepteurs du glutamate le principal neurotransmetteur du cerveau. Récemment, il a développé des anticorps innovants à partir du lama qui activent ces récepteurs du glutamate. Ces anticorps ont la propriété de pénétrer rapidement dans le cerveau des rongeurs et de restaurer les déficits cognitifs dans des modèles précliniques de la schizophrénie.

Daniel HEUER, lauréat du Prix Clément Codron - Fondation Codron Fautz /Fondation de l’Institut de France(20 000 €)
Directeur de recherche de classe exceptionnelle au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie (CNRS/Université Grenoble Alpes). Après une thèse au CEA, Daneil Heuer a intégré le CNRS en 1985 pour continuer ses recherches sur l’équation d’état de la matière nucléaire. En 1995, il change de sujet pour s’intéresser au nucléaire civil dans le but de trouver comment le rendre apte à lutter contre le changement climatique. Il s'oriente rapidement vers les réacteurs à sels fondus et en 2006 il découvre qu’une configuration particulière de ces réacteurs permet d’atteindre une sûreté intrinsèque tout en consommant les déchets des réacteurs actuels. En 2008, ce nouveau type de réacteur est nommé MSFR (Molten Salt Fast Reactor) par le forum international GEN IV.

Claude BOCCARA, lauréat du Prix Émilia Valori pour l’application des sciences (15 000 €)Professeur et directeur de recherche émérite à l’ESPCI Paris-PSL et membre du conseil scientifique de l'Institut Langevin (ESPCI Paris-PSL/CNRS). Claude Boccara a étudié les interactions lumière-matière et introduit des méthodes limitées dans leurs performances par les lois physiques. Citons de nouveaux types de microscopes développés augmentant les résolutions latérales et axiales bien au-dessous des limites sub-longueur d’onde. La compréhension de la physique des petits objets a été un de ses objectifs. Récemment, les approches optiques pour des mesures poussées à leur limites ont trouvé des champs d'application allant de la détection optique des ondes gravitationnelles (VIRGO-LIGO) à l'imagerie 3D des milieux diffusants.

Laurent FARGUES, lauréat du Prix Léonid Frank (15 000 €)
Directeur de recherche CNRS, membre de l'Institut de Mathématiques de Jussieu-Paris Rive Gauche  (IMJ-PRG - CNRS/Sorbonne Université /Université de Paris). Les travaux de Laurent Fargues se situent dans le domaine du programme de Langlands, de la théorie de Hodge p-adique et des objets géométriques qui y interviennent. Dans un travail en commun avec Jean-Marc Fontaine, il a repensé complètement de façon purement géométrique la théorie de Hodge p-adique en introduisant et étudiant ce qu’on appelle désormais la courbe de Fargues-Fontaine. En collaboration avec Peter Scholze, il a utilisé cette courbe afin de construire la correspondance de Langlands locale sur un corps p-adique.

Thierry BODINEAU, lauréat du Prix Sophie Germain/Fondation de l’Institut de France (8 000 €)
Directeur de recherche CNRS, professeur associé à l’IDES, membre du Laboratoire Alexander Grothendieck (LAG - CNRS/IHES). Les travaux de Thierry Bodineau portent sur des problèmes mathématiques issus de la mécanique statistique. Il s’est intéressé à la coexistence de phases dans le modèle d’Ising et à ses conséquences sur la relaxation dynamique. Il a aussi étudié, en collaboration avec Bernard Derrida, des processus stochastiques pour caractériser les propriétés du flux dans des systèmes hors équilibre. Plus récemment, il a travaillé, avec Isabelle Gallagher, Laure Saint-Raymond et Sergio Simonella, pour analyser le comportement stochastique de dynamiques de sphères dures dans la limite cinétique.

Igor FERRIER-BARBUT, lauréat du Prix Jacques Herbrand (physique) (7 500 €)
Chargé de recherche CNRS au Laboratoire Charles Fabry (LCF - CNRS/Institut d’Optique Graduate School). Igor Ferrier-Barbut mène une recherche expérimentale en physique quantique avec des systèmes atomiques refroidis par laser. Il a étudié le problème à N-corps dans le cas de différentes interactions entre constituants : à courte portée et magnétiques dans des superfluides, ou encore induites par la lumière pour un ensemble d’atomes éclairé par de la lumière résonnante. Ses études ont révélé dans ces systèmes variés des processus collectifs liés aux corrélations quantiques, créant de nouveaux états de la matière.

Emmanuel FLURIN, lauréat du Prix Jacques Herbrand (physique) (7 500 €)
Ingénieur CEA, au sein du Service de physique de l’état condensé (SPEC - CEA/CNRS), Groupe quantronique. La lumière est un objet protéiforme, elle se manifeste tantôt comme un signal optique, une oscillation électronique ou un rayonnement ionisant, à la fois onde et corpuscule. Le travail d'Emmanuel Flurin cherche à créer de nouveaux circuits quantiques supraconducteurs pour apprivoiser la lumière dite micro-onde, celle dans laquelle les réseaux de communication nous baignent. À des températures proches du zéro absolu, il a découvert un circuit capable de compter sans discontinué les délicats grains de lumière micro-onde. Cet outil permet aujourd'hui de sonder des replis inexplorés de la matière en révélant l'individualité quantique de spins perdus dans les cristaux.

Linda LUQUOT, lauréate du Prix Michel Gouilloud Schlumberger (20 000 €)
Chercheuse CNRS à Géosciences Montpellier (CNRS/Université de Montpellier). Linda Luquot s’intéresse aux mécanismes des interactions fluides - roches à différentes échelles et à leurs conséquences sur les propriétés d’écoulements ainsi que sur les taux de réactions. Elle a particulièrement travaillé sur le stockage géologique du CO2 dans les réservoirs sédimentaires et dans les roches basiques et ultra-basiques. Elle a été précurseure dans l’étude des modifications des propréités des matériaux lors de l’injection de CO2 dans les réservoirs souterrains mais également dans l’environnement proche tels que les roches couvertures et les ciments de forage. Elle évalue et relie à la fois les propriétés structurales, pétrophysiques et hydrodynamiques ainsi que leurs évolutions spatiales et temporelles lors de la percolation de fluide réactif.

Janne BLICHERT-TOFT, lauréate du Prix Dolomieu du Bureau de recherches géologiques et minières (15 250€)
Directrice de recherche CNRS au Laboratoire de géologie de Lyon (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1/ENS Lyon). Janne Blichert-Toft est un leader mondial dans l’application de la géochimie isotopique pour répondre à des questions scientifiques clés sur l’origine et l’évolution de la Terre et des corps planétaires, en s’étendant à la géoarchéologie et la numismatique. Elle est le mieux connue pour ses contributions à la géochimie du système radiogénique Lu-Hf et aux isotopes de Pb de haute précision, qui lui ont permis de contraindre la formation et l’évolution de la Terre et du système solaire primitif.

Jean-François LÉNAT, lauréat du Prix Bernard et Odile Tissot (15 000 €)
Professeur émérite à l'Université de Clermont Auvergne,  physicien au Laboratoire Magmas et Volcans (CNRS/Université de Clermont Auvergne/IRD) de l'Observatoire de physique du globe de Clermont-Ferrand. Après un séjour comme scientifique invité à l'Observatoire Volcanologique d'Hawaii, Jean-François Lénat a été le premier directeur scientifique l'Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise. La suite de sa carrière s'est déroulée à l'université de Clermont-Ferrand. Ses travaux de recherches ont porté sur la structure et le fonctionnement des volcans. Ils ont été menés principalement à La Réunion mais aussi au Pérou, à Hawaii, au Stromboli, au Vanuatu … Ses travaux ont conduit à des avancées dans plusieurs domaines, comme ceux des instabilités gravitaires des édifices ou des systèmes hydrothermaux.

Isabelle GRENIER, lauréate du Prix CNES-Astrophysique et sciences spatiales (10 000 €)
Professeure en astrophysique, chercheuse au CEA au sein du laboratoire Astrophysique, Instrumentation Modelisation (AIM - CEA/CNRS/Université Paris Cité/Université Paris Cité). Isabelle Grenier a été l’un des promoteurs de l’observatoire gamma spatial Fermi et a exploité les rayonnements émis par notre Galaxie de la radio aux rayons gamma pour en étudier deux composantes clefs : le gaz interstellaire et les particules de haute énergie (rayons cosmiques) qui le sillonnent. Elle a ainsi cartographié la distribution des rayons cosmiques et du gaz moléculaire dans la Galaxie, découvert des cocons d’accélération de rayons cosmiques autour de jeunes amas d’étoiles et révélé de grandes réserves de gaz sombre, invisible directement mais éclairé par les rayons cosmiques.

Lydéric BOCQUET, lauréat du Prix Arkema-Académie des sciences de l’innovation en chimie pour des matériaux durables (25 000 €)
Directeur de recherche CNRS au Laboratoire de physique de l’École normale supérieure (ENS-PSL/CNRS/Sorbonne Université/Université Paris Cité). Les recherches de Lydéric Bocquet sont à l’interface entre physico-chimie des matériaux, dynamique des fluides et nanosciences. Avec son équipe, il combine expériences, théorie et modélisation pour explorer la mécanique moléculaire des fluides, à la frontière entre le continuum de la mécanique des fluides et la nature atomique de la matière, voire sa nature quantique. Ses recherches fondamentales ont ouvert des nouvelles voies dans le domaine de l’énergie osmotique, conduisant notamment à la création de la startup Sweetch Energy.

Charles BAROUD, lauréat du Prix Jaffé/Fondation de l’Institut de France (sciences mécaniques et informatiques) (6 850 €)
Professeur à l'École polytechnique, chercheur au Laboratoire d'hydrodynamique (LadHyX - CNRS/École polytechnique) et directeur de l'unité Microfluidique Physique et Bio-ingénierie (Institut Pasteur/École polytechnique).  Charles Baroud est professeur à l'École polytechnique et chercheur au LadHyX où il dirige une équipe sur la  microfluidique depuis 2002. Ses recherches abordent des questions fondamentales, sur les couplages multiphysiques dans des géométries complexes, ainsi que des sujets appliqués aux technologies de micro-gouttes. Ces technologies servent à aborder divers problèmes biologiques dans une équipe qu’il dirige à l’Institut Pasteur. Ses travaux ont mené à plus de 70 articles et 10 brevets, ainsi qu’à deux startups.

Marco DI RENZO, lauréat du Prix Michel Monpetit - Inria (4 500 €)
Marco Di Renzo est directeur de recherche CNRS au Laboratoire des Signaux et Systèmes (L2S - CNRS/CentraleSupélec/Université Paris-Saclay) où il est responsable de l’équipe « couches physiques intelligentes pour les systèmes de communication ».  Spécialiste en modélisation mathématique, analyse des performances et optimisation des systèmes de communication sans fil, les activités de recherche de Marco Di Renzo sont multidisciplinaires à l’interface entre théorie de la communication, électromagnétisme et métamatériaux. Il a contribué à la conception et au développement de plusieurs technologies de communication sans fil, notamment la modulation spatiale et les surfaces reconfigurables intelligentes.

Aline LEFEBVRE-LEPOT, lauréate du Prix Blaise Pascal du Gamni-Smai (3 000 €)
Chargée de recherche CNRS au Centre de mathématiques appliquées (CEMAP - CNRS/École polytechnique/Inria).  Les travaux de recherche d'Aline Lefebvre-Lepot portent sur les milieux granulaires secs et les suspensions denses. Ils concernent aussi bien la modélisation que l’analyse et le développement de méthodes numériques efficaces ou le calcul haute performance. Plus précisément, elle a contribué à la résolution du problème fluide/structure sous-jacent et à la gestion des interactions proches entre grains (contacts, fluide interstitiel). Ses travaux ont été concrétisés par de fructueuses collaborations interdisciplinaires.

Marc MASSOT, lauréat du Prix Edmond Brun (1 500 €)
Professeur à l’École polytechnique, membre du Centre de mathématiques appliquées (CMAP - CNRS/École polytechnique/Inria) à l’École polytechnique.  Marc Massot est mathématicien appliqué, spécialiste de modélisation, d’analyse numérique et de calcul scientifique. Il a développé et analysé des modèles et méthodes de simulation innovants pour la mécanique des fluides complexes (physique des plasmas, propulsion électrique, écoulements diphasiques et réactifs…) qui ont permis de lever des verrous tant scientifiques que pour les applications dans les domaines de l’aéronautique et de l’astronautique. Après avoir installé une équipe de mathématiques dans un laboratoire d’ingénierie menant à des collaborations interdisciplinaires très fructueuses à CentraleSupélec de 2005 à 2017, il porte maintenant l’Initiative HPC@Maths à l’École polytechnique pour apporter des solutions mathématiques novatrices pour les sciences appliquées, les entreprises et les PME.

Marie-Hélène VERLHAC, lauréate du Prix Jaffé/Fondation de l’Institut de France (biologie)  (6 850 €)
Directrice de recherche CNRS au Centre interdisciplinaire de recherche en biologie (Inserm/CNRS/Collège de France).  Marie-Hélène Verlhac étudie l’héritage maternel transmis par le gamète femelle à sa descendance. A la fécondation, le gamète femelle transmet non seulement son génome haploïde mais aussi son énorme cytoplasme contenant les réserves nécessaires à la formation de l’embryon. Ses travaux ont été à l’initiative de la recherche sur assemblage et positionnement des fuseaux méiotiques d’ovocytes de mammifères dépourvus de centrosomes, présents dans la plupart des cellules. Son équipe a découvert des mécanismes originaux, basés sur des phénomènes purement biophysiques, contrôlant nature et préservation de l’héritage maternel. Récemment, ils ont identifié un contrôle de l’épissage des ARNm maternels par les forces du cytoplasme ouvrant de nouvelles pistes de recherches.

Jonathan WEITZMAN, lauréat du Prix Roy-Vaucouloux (3 000 €)
Jonathan Weitzman est professeur de génétique à l’Université Paris Cité et directeur fondateur du Centre épigénétique et destin cellulaire (CNRS/Université de Paris). Il dirige une équipe au sein de l’UMR 7216 Epigénétique et Destin Cellulaire. Il est diplômé des universités de Manchester et d'Oxford, au Royaume-Uni. Il a travaillé au Dana-Farber Cancer Institute, Harvard Medical School, Boston, USA et a été chargé de recherche à l'Institut Pasteur de Paris. Ses travaux ont porté sur la compréhension de la contribution des voies de transduction du signal et de la régulation transcriptionnelle dans le contexte du cancer et des interactions hôte-parasite.

Gwyneth INGRAM, lauréate du Prix Foulon (3 000 €)
Directrice de recherche CNRS du Laboratoire Reproduction et développement des plantes (CNRS/inrae/ENS de Lyon), Gwyneth Ingram étudie la communication inter-tissulaire qui coordonne le développement des organes reproductrices des plantes. Son appproche intégrative et interdisciplinaire a révélé des dialogues moléculaires et physiques entre les différents tissus de ces structures complexes, et a démontré leur intérêt comme modèles pour disséquer les mécanismes clefs du développement végétal.

Bruno HUDRY, lauréat du Prix du Dr et de Mme Henri Labbé (3 000 €)
Chargé de recherche CNRS à l’Institut de biologie Valrose (CNRS/Inserm/Université Côte d'Azur). Après des études à l’École Normale Supérieure de Lyon, Bruno Hudry a réalisé sa thèse à l’Institut de Biologie du Développement de Marseille. Lors de son séjour post-doctoral à Londres, Bruno Hudry a mis en évidence un nouveau rôle des chromosomes sexuels dans les tissus adultes, notamment les cellules souches intestinales. Recruté au CNRS en 2018 et lauréat des programmes ATIP-Avenir et ERC Starting, il a depuis poursuivi son travail sur les chromosomes sexuels et, de manière plus générale, sur les mécanismes moléculaires à l’origine de différences entre les sexes.

Colomban DE VARGAS, lauréat du Prix Tregouboff (2 500 €)
Directeur de recherche au CNRS à la Station biologique de Roscoff (CNRS/Sorbonne Université). Aux interfaces entre les sciences de la vie et de la Terre, entre les échelles moléculaire, cellulaire, et planétaire, les travaux de Colomban de Vargas ont permis d’explorer les frontières de la biodiversité du microbiome marin, de comprendre comment celle-ci se structure dans l’océan, et de dévoiler des mécanismes morpho/génétiques contribuant à l’extraordinaire diversification des micro-eucaryotes. Ces travaux contribuent à l’essor de la ‘biologie planétaire’ et de la soutenabilité.

Tâm MIGNOT, lauréat de la Médaille Louis Pasteur - Fondation André-Romain Prévot
Directeur de recherche CNRS au Laboratoire de chimie bactérienne (CNRS/Aix Marseille Université). Depuis 2002, Tâm Mignot étudie le mécanisme par lequel les bactéries se déplacent sur des surfaces et dirigent leur mouvement pour adopter des comportements sociaux. Ce travail de recherche s’inscrit dans l’étude générale des mécanismes de propagation des interactions cellulaires permettant la coordination multicellulaire sur de grandes échelles. Au cours des 15 dernières années, l’équipe a élucidé plusieurs mécanismes moléculaires centraux permettant aux bactéries de se déplacer, de détecter et de tuer leurs proies par contact direct.

David AUBIN, lauréat du Prix Grammaticakis-Neuman (1 500 €)
Professeur à l’université Paris-Sorbonne, membre de l'Institut de Mathématiques de Jussieu-Paris Rive Gauche  (IMJ-PRG - CNRS/Sorbonne Université/Université de Paris). L’objectif principal des travaux de David Aubin est de développer une histoire des sciences proprement culturelle cherchant à faire apparaître l’importance des transferts de connaissances entre disciplines, mais aussi entre divers acteurs de la société. Dans cette perspective, il s’est tout particulièrement intéressé à divers terrains : la modélisation mathématique, les sciences de l’observatoire ou la mobilisation scientifique pendant la Première Guerre mondiale. Il s'attache actuellement à l’étude des cultures publiques d’observation astronomique.

Mickael BOURGOIN, lauréat du Prix ONERA - Sciences mécaniques pour l’aéronautique et l’aérospatial (10 000 €)
Directeur de recherche au CNRS au Laboratoire de physique (CNRS/ENS de Lyon). Mickaël Bourgoin s’intéresse au transport de champs et de particules dans les écoulements complexes, notamment turbulents. Développant des approches expérimentales et des modélisations Lagrangiennes innovantes, il étudie ainsi la structure de la turbulence et du mélange, la dispersion de particules (aérosols, inertielles, anisotropes, magnétiques, phorétiques, actives, etc.) ainsi que les interactions fluides-structures de systèmes tractés et pendulaires, au croisement de questions de mécanique des fluides fondamentale et d’enjeux industriels, environnementaux et sanitaires.

Steven BALL, lauréat du Prix Georges Morel (10 000 €)
Professeur à l’Université de Lille, directeur de l'équipe de Génétique microbienne au sein de l'unité de Glycobiologie structurale et fonctionnelle (UGSF- CNRS/Université de Lille). La carrière de Steven Ball a été consacrée à l’étude du métabolisme de l’amidon et à son évolution. Son équipe a pu mettre en évidence la nature du mécanisme moléculaire responsable de la cristallisation de ces polysaccharides. L’étude détaillée de l’évolution de ce métabolisme a suggéré que l’acquisition de la photosynthèse lors de l’endosymbiose du plaste par les eucaryotes aurait été permise par l’intercession de pathogènes intracellulaires obligatoires de type Chlamydiales.

Sandrine ETIENNE-MANNEVILLE, lauréate du Prix René Turpin de Cancérologie/Fondation de l’Institut de France (8 000 €)
Directrice de recherche CNRS de l’unité Dynamique cellulaire physiologique et pathologique (CNRS/Institut Pasteur). Sandrine Etienne-Manneville et son équipe s’intéressent aux mécanismes moléculaires contrôlant la migration et l’invasion des cellules normales et tumorales. Cette étude porte en particulier sur la migration des astrocytes, cellules gliales essentielles du système nerveux central ainsi que sur l’invasion des glioblastomes, tumeurs cérébrales particulièrement agressives et difficiles à traiter. Ces travaux ont permis l’élucidation de voies de signalisation conservées au cours de l’évolution permettant la polarisation avant-arrière des cellules en migration, ainsi que la caractérisation des fonctions des différents réseaux du cytosquelette.

Nadine LAGUETTE, lauréate du Prix de cancérologie de la Fondation Simone et Cino Del Duca/Fondation de l'Institut de France (15 000 €)
Chercheuse CNRS, responsable de l'équipe Bases Moléculaires de l'inflammation de l'Institut de génétique humaine (CNRS/Université de Montpellier). Virologiste de formation, Nadine Laguette a contribué à l’identification de mécanismes clés dans l’interaction entre le virus de l’immunodéficience humaine et le système immunitaire. Son équipe s’intéresse aux mécanismes régissant le déclenchement de l’inflammation, ainsi qu’à ses effets physiologiques et pathologies. Ses travaux récents ont mis en lumière le lien étroit entre les processus régulant l’inflammation associée aux acides nucléiques cytosoliques et le maintien de l’homéostasie métabolique, ouvrant de nombreuses perspectives thérapeutiques en cancérologie.

Jean-Louis BARRAT, lauréat du Grand Prix Fondation Michelin – Académie des sciences (30 000 €)
Chercheur au Laboratoire interdisciplinaire de physique (CNRS/Université Grenoble Alpes), professeur de physique à Université Grenoble Alpes. Jean-Louis Barrat est docteur de l'Université Paris 6. Il a travaillé comme chercheur postdoctoral à Munich et Santa Barbara. Après avoir été de 1988 à 1994 chercheur CNRS à l’ENS de Lyon, il rejoint l'université de Lyon, où il crée un groupe de recherche sur la modélisation en science des matériaux. En 2011, il rejoint l'université de Grenoble et reçoit en 2012 la médaille d’argent du CNRS. Les recherches de Jean-Louis Barrat portent sur la physique statistique, la matière condensée et la physique des matériaux. Spécialiste des fluides complexes, son domaine de compétence est large : il associe ses travaux théoriques à des aspects plus applicatifs, dont certains relèvent des sciences de l’ingénieur comme la rhéologie des fluides complexes. Ses travaux sur la physique des liquides et interfaces sont internationalement reconnus.

Catuscia PALAMIDESSI, lauréate du Grand prix Inria – Académie des sciences (25 000 €)
Directrice de recherche Inria au sein de l’équipe-projet Comete et membre du Laboratoire d’Informatique de l’École polytechnique (LIX - CNRS/École polytechnique/inria). Les recherches de Catuscia Palamidessi se caractérisent par l'application de méthodes mathématiques et logiques à l'informatique. Elle a travaillé dans divers domaines, y compris la théorie de la concurrence, où elle a prouvé des résultats de séparation entre la communication synchrone et asynchrone, ainsi que dans les domaines de la sécurité et la protection de la vie privée, où elle a proposé une variante du cadre de la "differential privacy", avec des applications à la protection des informations de localisation ("géo-indistinguishability"). Plus récemment, elle a commencé à explorer les enjeux éthiques de l'intelligence artificielle, en particulier l'équité et  le contrôle des fuites d'informations dans l'apprentissage automatique.

Xavier ALLAMIGEON, lauréat du Prix Inria – Académie des sciences jeunes chercheurs et jeunes chercheuses (20 000 €)
Chercheur au sein de l'équipe Tropical (Inria/Centre de mathématiques appliquées-CNRS/École polytechnique/Inria). Les travaux de Xavier Allamigeon portent sur l'application de la géométrie combinatoire et tropicale à des problèmes à l'interface des mathématiques et de l'informatique : l'optimisation et l'algorithmique des jeux, l'analyse de performance et la vérification de systèmes critiques, et la formalisation des mathématiques dans les assistants de preuve. Ses résultats sont de nature fondamentale (complexité de la programmation linéaire, 9e problème de Smale) comme appliquée (dimensionnement de centres d'appels d'urgence).