Daniel Pavon, IMBE, Aix Marseille Université, Aix-en-Provence, France.

Même à + 2 °C, les écosystèmes méditerranéens seront fortement perturbés

Environnement
Parc national des Calanques, près de Marseille
Parc national des Calanques, près de Marseille

© Daniel Pavon, IMBE, Aix Marseille Université, Aix-en-Provence, France.

 

 

Lors de la COP21, en décembre dernier, les gouvernements du monde entier se sont mis d’accord pour « maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale à 2°C au-dessus du niveau préindustriel ». Même si cet objectif était atteint1 , les écosystèmes terrestres méditerranéens subiraient des conditions jamais atteintes au cours des 10 derniers millénaires, la végétation évoluant vers des états plus secs dans une grande partie du bassin. Un réchauffement global de 3 °C induirait une migration du désert vers le nord de l’Afrique et une réduction des forêts alpines. Au-delà de 4 °C, la désertification s’étendrait au sud de l’Europe. C’est ce que viennent de montrer des chercheurs du CNRS, qui publient leur étude dans la revue Science datée du 28 octobre 2016. Pour produire une estimation fiable des conditions futures, ils ont développé un modèle numérique qui relie les changements d’écosystèmes2  et les variations passées du climat. Ils ont ensuite utilisé ce modèle pour prédire l’évolution des écosystèmes au 21e siècle, sous différents scénarios de réchauffement. Les résultats de cette étude ont d’importantes implications pour la viabilité des forêts et des agrosystèmes méditerranéens.

 

Régénération d’une forêt de chênes dans le Luberon
Régénération d’une forêt de chênes dans le Luberon

© Wolfgang Cramer, IMBE, CNRS, Aix-en-Provence, France.

 

  • 1Un réchauffement global moyen de 2 °C correspond à une hausse d’environ 3 °C dans la région méditerranéenne.
  • 2Les écosystèmes passés peuvent être reconstitués grâce à l’étude des assemblages de pollens
Bibliography

Climate change: The 2015 Paris Agreement thresholds and Mediterranean basin ecosystemspar Joël Guiot & Wolfgang Cramer. Science, 28 octobre 2016.
DOI: 10.1126/science.aah5015

Contact

Joël Guiot
Wolfgang Cramer
Ecologue du CNRS à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (CNRS/AMU/IRD/Université d’Avignon)
Véronique Etienne
CNRS press officer