Le CNRS et la région Île-de-France signent un protocole de coopération

CNRS

La CNRS a signé, lundi 30 septembre, un protocole de coopération avec la région Ile-de-France. Etabli pour 4 ans, cet accord-cadre sera décliné en plans d’actions qui visent notamment à renforcer et développer certaines thématiques de recherches prioritaires partagées, alliant les atouts et enjeux de la Région et la stratégie nationale du CNRS. Lire la suite.

Le CNRS a signé, lundi 30 septembre un protocole de coopération avec la Région Ile-de-France. Quel sens donnez-vous à cette signature ?

Antoine Petit : Cette signature s’inscrit dans la volonté du CNRS de consolider ses relations avec les collectivités territoriales en général et avec les Régions en particulier. En tant qu’institution de recherche, nous ne pouvons ignorer la place et le rôle de ces acteurs majeurs de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et de l’innovation que sont devenues les Régions.

Je répète depuis mon arrivée que nous ne faisons pas d’aménagement du territoire mais que nous apportons notre vision nationale et notre éclairage international. Aussi, tout en nous inscrivant pleinement dans le processus des Contrats de Plan État-Régions (CPER) aux côtés de nos partenaires universitaires, le CNRS développe des coopérations propres avec chacune des Régions qui le souhaitent.

Après la Nouvelle-Aquitaine en mars dernier, c’est au tour de l’Ile-de-France, un territoire de la plus haute importance pour la recherche publique puisqu’il concentre près de 40 % de l’effectif du CNRS, répartis dans plus de 500 laboratoires pour la plupart partagés avec des universités et des établissements d’enseignement supérieur.

Bien sûr, ces signatures doivent également beaucoup à l’implication personnelle très forte vis-à-vis de la recherche et de l’innovation des deux présidents de Région avec lesquels nous avons contractualisé : Alain Rousset a toujours accordé à la recherche et à l’innovation une grande importance et l’engagement de l’ancienne ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Valérie Pécresse sur ce terrain est connu.

Au delà des convictions personnelles, les Régions sont aujourd’hui convaincues de l’impact fort de la recherche sur l’attractivité de leurs territoires - attractivité qui entraine un développement économique et culturel, un rayonnement international et au final génère des emplois. Nous partageons cette conviction.

Quel est le contenu pratique et concret de ce protocole ?

Ce protocole, établi pour une durée de quatre ans, définit quatre grands axes de travail, qui intéressent conjointement la Région et le CNRS. Le premier s’engage à renforcer les thématiques de recherches prioritaires partagées, alliant les atouts et enjeux de la Région et la stratégie nationale du CNRS. Les thématiques identifiées dans ce protocole ne sont pas le reflet exhaustif de toutes les collaborations existantes entre le CNRS et la Région. Les engagements respectifs se poursuivront.

Le deuxième vise à développer ensemble la diffusion et la promotion de la culture scientifique et notamment la promotion des femmes en sciences. Le troisième entend fluidifier les liens entre le monde de l’entreprise et la recherche en ouvrant plus largement l’accès des équipements et plateformes des laboratoires publics aux entreprises, en tissant des liens plus étroits entre doctorants et post-doctorants avec le monde socio-économique et en mettant en place des outils et actions de valorisation et de transferts de technologie.

Le quatrième enfin doit nous permettre de développer l’attractivité de la recherche francilienne notamment en favorisant l’accueil de talents étrangers, de concert avec l’ensemble des universités.

Chacun de ces axes sera décliné dans un plan d’action précis et travaillé étroitement avec nos partenaires du monde académique présents sur le territoire sur l’ensemble des questions. Bien évidemment et dans le même temps, les multiples collaborations existantes entre nos laboratoires et la région perdureront en dehors du protocole.

Est- à ce à dire qu’il existe une « feuille de route » ou une stratégie régionale du CNRS ?

Absolument pas, mais nous estimons que le CNRS peut, à sa mesure, peser sur les choix des grands décideurs politiques. Toutes les régions de France ne peuvent pas, n’ont pas intérêt à investir dans tous les domaines. Je crois sincèrement que notre vision nationale et internationale peut les y aider, en leur indiquant les domaines dans lesquels ils disposent d’une certaine avance…  Et inversement, le CNRS ne doit pas craindre selon moi de dire à une région donnée que le sujet qu’elle souhaite développer est déjà présent en France voire ailleurs à l’international et qu’elle n’a aucune chance de dépasser ce concurrent.