ESCo Terres rares : vers une utilisation responsable des terres rares tout au long de leur cycle de vie : quelles perspectives en termes de sobriété, recyclage et mode de production ?

28 novembre 2025

Les terres rares sont des métaux dont l’intérêt pour la France et l’approvisionnement constituent un enjeu crucial à plus d’un titre : industriel, technologique, géopolitique, économique, environnemental et sanitaire. L’Expertise Scientifique Collective (ESCo)Terres rares est une initiative du CNRS : elle vise à établir l’état des connaissances scientifiques sur l’utilisation des terres rares tout au long de leur cycle de vie, en interrogeant les pratiques de sobriété, de recyclage et les évolutions des modes d’extraction et de production.

Dans un contexte international où l’approvisionnement des filières industrielles est en tension, une attention particulière est réservée aux éléments de terres rares (ETR). Ces métaux ont des propriétés singulières qui les rendent clés dans de nombreux domaines : énergies renouvelables, e-mobilité, imagerie médicale ou catalyse chimique pour n’en citer que quelques-uns. Le besoin d’une nouvelle stratégie pour disposer d’ETR presse actuellement les pouvoirs publics et les industriels. A cet égard, la question de la soutenabilité de leurs approvisionnements est posée, pour plusieurs raisons : d’une part, une croissance annuelle forte de la demande induisant une dépendance accrue vis-à-vis des gisements primaires ; d’autre part, l’impact environnemental et les externalités négatives fortes liées à leurs extractions et transformations ; et, enfin, les risques géopolitiques inhérents à une production et une transformation quasi-exclusivement chinoises.

L’expertise Terres rares, portée par la Mission pour l’expertise scientifique du CNRS (MPES), établira l’état de l’art scientifique sur les défis et opportunités d’une utilisation plus responsable des terres rares, en s’appuyant sur la littérature scientifique disponible. Plutôt que de partir de la question des réserves, elle proposera ainsi un panorama pluridisciplinaire complet des utilisations actuelles et futures des ETR, et recensera les connaissances scientifiques selon trois axes : 

  1. réduire, en incluant les substitutions envisageables (des ETR et des usages) ;
  2. recycler, notamment avec l’exploitation de la mine urbaine ;
  3. produire autrement, en explorant les approches plus respectueuses de l’environnement et des sources d’approvisionnement alternatives comme les déchets issus de l’exploitation d’autres minerais. 

L’expertise traitera des connaissances relatives aux usages d’autres métaux stratégiques et critiques quand ces derniers peuvent être transposées au cas des ETR. 

Le CNRS veillera au respect des principes de compétence, d’indépendance, d’impartialité et de transparence dans la conduite de cette expertise scientifique collective. 

L’expertise prendra fin au dernier trimestre 2025 et sera réalisée par un collectif d’experts pluridisciplinaire de scientifiques sur la base d’un corpus documentaire de plusieurs milliers de références.

Les experts, expertes, auteurs et autrices qui ont contribué à ce document

Pilotes scientifiques

  • Pascale RICARD est juriste, spécialiste en droit international, de la mer et de l’environnement, chargée de recherche au CNRS au laboratoire Droits international, comparé et européen – DICE (Aix-Marseille Université/CNRS).
  • Clément LEVARD est physicochimiste, spécialiste de géoscience de l’environnement, directeur de recherche au CNRS au Centre de recherche et d'enseignement des géosciences de l'environnement – CEREGE (Aix-Marseille Université/CNRS-INRAE/IRD).
  • Romain GARCIER est géographe, spécialiste des approches géographiques des matériaux critiques et des terres rares, maître de conférences à l’ENS de Lyon rattaché au laboratoire Environnement ville société – EVS (CNRS/ENTPE/ENS de Lyon/ENSA Lyon/université Jean Monnet/ université Lumière Lyon 2/université Lyon 3 Jean Moulin).

Experts et expertes principaux

  • Kevin BERNOT est chimiste, professeur à l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Rennes à l’Institut des sciences chimiques de Rennes – ISCR (CNRS/ENSC Rennes/Université de Rennes).
  • Bénédicte CENKI est géologue, professeure à l’Université de Montpellier au laboratoire Géosciences Montpellier (CNRS/université de Montpellier).
  • Marie FORGET est géographe, maîtresse de conférences à l’Université Savoie Mont Blanc au laboratoire Environnement, dynamique et territoires de la montagne Edytem, (CNRS/Université Savoie Mont Blanc).
  • Olga FUENTES est spécialiste de l’analyse du cycle de vie avec un parcours en ingénierie électronique, post-doctorante à l’université de Bordeaux à l’Institut des sciences moléculaires – ISM (Bordeaux INP/CNRS/université de Bordeaux), en binôme avec Guido Sonnemann.
  • Laure GIAMBERINI est écotoxicologue, professeure classe exceptionnelle à l’université de Lorraine et directrice du Laboratoire interdisciplinaire des environnements continentaux – LIEC  (CNRS/université de Lorraine).
  • Émilie JANOTS est géologue, maîtresse de conférences hors classe à l’Université Grenoble-Alpes à l’Institut des sciences de la Terre – ISTerre (CNRS/IRD/Université Grenoble Alpes/Université Savoie Montblanc).
  • Brice LAURENT est sociologue, chercheur aux Mines Paris-PSL à l’Institut interdisciplinaire de l’innovation - I3 (CNRS/Ecole polytechnique/ Mines Paris-PSL/Telecom Paris). Il est également directeur de la direction Sciences sociales, économie et société de l’Anses.
  • Gilles LHUILIER est juriste, professeur de droit privé à l’ENS de Rennes.
  • Frédéric MAZALEYRAT est physicien, professeur à l’ENS Paris-Saclay au laboratoire Systèmes et applications des technologies de l'information et de l'énergie – Satie (CNAM/CNRS/CY Cergy Paris Université/ENS Paris-Saclay/université Paris-Saclay).
  • Stéphane PELLET-ROSTAING est chimiste, directeur de recherche CNRS à l’Institut de chimie séparative de Marcoule - ICSM (CEA/CNRS/ ENSC Montpellier/université de Montpellier).
  • Guido SONNEMANN est chimiste et spécialiste de l’analyse du cycle de vie, professeur à l’Université de Bordeaux à l’Institut des sciences moléculaires – ISM (Bordeaux INP/CNRS/université de Bordeaux).
  • Eric VAN HULLEBUSCH est biogéochimiste, professeur à l’Institut de physique du globe de Paris – IPGP/IPGP-UMR  (CNRS/IPGP/université Paris Cité).
  • Fanny VERRAX est philosophe, professeure associée en transition écologique et entrepreneuriat social à l’Em Lyon Business School.
  • Alexandre VIOLLE est sociologue, post-doctorant aux Mines Paris-PSL à l’Institut interdisciplinaire de l’innovation - I3 (CNRS/Ecole polytechnique/Mines Paris-PSL/Telecom Paris), en binôme avec Brice Laurent.

Crédit photo : © Cyril FRESILLON / Mecaware / CNRS Images