©CNRS/Femmes & Sciences/Vincent Moncorgé

Aline CerfNanophysicienne

Aline Cerf est physicienne de formation. Elle a obtenu un doctorat en nanophysique en 2010 à l’Université de Toulouse, puis a effectué un post-doctorat de deux ans à l’Université de Cornell aux États-Unis. En 2012, elle a rejoint le CNRS en tant que chargée de recherche.

Aujourd’hui, Aline Cerf travaille au Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes du CNRS (LAAS-CNRS) à Toulouse. Les activités de recherche qu’elle mène portent sur le développement de nouvelles techniques et outils issus des microtechnologies pour des applications dans le domaine des sciences du vivant et de la santé. En septembre 2016, elle a participé avec des chirurgiens urologues à la création de la start-up SmartCatch®. Lors de la cancérogénèse, un nombre très faible de cellules tumorales circulantes (CTCs) quitte la tumeur primitive et migre dans le flux sanguin, devenant ainsi des biomarqueurs diagnostiques et pronostiques d’intérêt. Toutefois, leur très faible concentration dans ce milieu complexe qu’est le sang, rend leur capture, leur dénombrement et leur analyse particulièrement difficiles.

Dans ce contexte, le projet interdisciplinaire que mène Aline Cerf avec ses collègues du LAAS-CNRS et des praticiens hospitaliers de l’Institut universitaire du cancer de Toulouse vise à dépasser les limitations des dispositifs de détection in vitro actuels, en embarquant le dispositif de détection au contact direct avec la circulation sanguine, une première mondiale ! Dans cette perspective, l’équipe a développé un dispositif intravasculaire furtif prenant la forme d’une micro-épuisette à 3D pouvant être couplée à un cathéter de perfusion médical. Ce dispositif a été conçu de manière à tirer partie des particularités physiques des CTCs (taille, déformabilité) pour agir en tant que filet et permettre la capture de ces cellules dans le sang de manière sélective. À ce stade, le prototype a été testé chez des modèles animaux et fait actuellement l’objet d’une première campagne d’essais cliniques.

Cette technologie, aujourd’hui transférée à l’industrie, fournira aux oncologues la possibilité de travailler sur de véritables biopsies liquides, accessibles à toutes les étapes de l’histoire naturelle de la maladie via un geste médical simple et non traumatisant, pour permettre la surveillance et la personnalisation du projet thérapeutique.