©Frédérique Plas/CNRS Photothèque

Ane AaneslandChercheuse en physique

Médaille de l’innovation du CNRS
  • Responsable du groupe Plasmas froids au sein du Laboratoire de physique des plasmas de l’École polytechnique
  • Présidente-directrice générale et co-fondatrice de la start-up ThrustMe
  • Lauréate du Grand Prix I-Lab 2017 et lauréate du H2020 SME Instrument phase 2
  • 4 brevets

Formée dans sa Norvège natale à l’université de Tromsø (devenue l’Artic University of Norway), la plus septentrionale du monde, Ane Aanesland est chargée de recherche au Laboratoire de physique des plasmas1 et a fondé en 2017 la start-up ThrustMe avec son collègue Dmytro Rafalskyi.

« L’industrie spatiale se transforme rapidement et s’oriente vers des satellites de plus en plus petits, organisés en constellations, situe la présidente-directrice générale de ThrustMe. Comme ces satellites deviennent monotâches et moins chers à l’unité, toute l’ingénierie et la gestion des risques changent. » La taille des propulseurs, utilisés par les satellites pour se maintenir aux bonnes orbites, s’avère ainsi particulièrement critique.

Ane Aanesland a donc développé, avec Dmytro Rafalskyi et leur équipe, deux innovations majeures.La première tient dans le choix de l’ergol, terme générique pour toute matière qui fournit de l’énergie pour la propulsion spatiale.

La start-up a montré que l’iode pouvait remplacer le xénon, très utilisé pour les systèmes de propulsion à plasma. Elle est en effet nettement moins chère et se maintient bien sous forme solide, quand le xénon est un gaz qui doit rester pressurisé.

La deuxième innovation est la conception d’une technologie unique qui permet d’accélérer à la fois ions positifs et électrons via une tension radiofréquence. Le principal frein à la miniaturisation des moteurs spatiaux réside dans la séparation des sources d’ions positifs et d’électrons. La poussée de ces moteurs provient de l’accélération d’un faisceau d’ions chargés positivement, qui crée un champ électrique à « neutraliser » car il s’oppose à l’accélération. Des électrons sont ainsi produits pour neutraliser ces ions afin d’assurer que la charge du satellite reste neutre.

ThrustMe a déjà livré les premiers systèmes de propulsion « et nous attendons un lancement très bientôt ». La start-up a aussi été choisie par GomSpace, un fabricant danois de nanosatellites, pour améliorer les manoeuvres des constellations de satellites en jouant sur l’ergol. « Nous voulons rendre durable cette nouvelle utilisation de l’espace, insiste Ane Aanesland. Face à une augmentation d’un facteur dix du nombre de satellites lancés, nous devons parvenir à mieux les contrôler pour éviter les collisions et améliorer leur durée de vie. »

  • 1CNRS/École polytechnique/Observatoire de Paris/Université Paris-Sud/Sorbonne Université

CV

  • 2004 : Doctorat en physique des plasmas de la Artic University of Norway (Norvège)
  • 2008 : Entrée au CNRS - Chargée de recherche 1re classe au sein du Laboratoire de physique des plasmas
  • 2017 : Co-fondatrice et présidente-directrice générale de la start-up deep tech ThrustMe, spécialisée dans la production et la commercialisation de nouveaux systèmes de propulsion miniaturisés pour satellites
  • 2017 : Directrice de recherche au sein du Laboratoire de physique des plasmas (mise en disposition)
  • 2017 : Grand Prix de la 19e édition du Concours national d’aide à la création d’entreprises innovantes et Prix spécial Innovation spatiale 2017, Excellence Française