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Clémentine PrieurMathématicienne

Clémentine Prieur est professeure au Laboratoire Jean Kuntzmann (LJK - CNRS / Inria / UGA - Grenoble INP-UGA). Spécialisée dans les probabilités et la statistique, elle oriente ses recherches sur les données et modèles numériques.

Un Master, l’agrégation et une thèse de maths en poche, Clémentine Prieur obtient un premier poste d’enseignante-chercheuse à Toulouse. Six années et trois enfants plus tard, elle décroche à 32 ans un poste de professeure à l’Université Grenoble Alpes. Les maths ont toujours été un coup de cœur. Déjà en 6ème, dans la rubrique “que voulez-vous faire plus tard ?”, elle écrit “maître de conférences en maths”. C’est le métier de ses parents. Elle aime aller dans leur bureau, sentir l’odeur de la craie ou scruter les équations au tableau. Plus tard, elle veut prendre ses distances par rapport à ses parents algébristes et à son fiancé qui s’oriente vers l’analyse et le contrôle. “Alea jacta est - les dés sont jetés”, pour elle, ce sera probabilités et statistique ! Au début, elle est attirée par le côté abstrait des maths. Elle a plaisir à démontrer des théorèmes. Puis elle découvre qu’on peut aussi utiliser les maths pour extraire de l’information des données.

Clémentine Prieur apprécie la diversité de son métier. Elle peut passer du temps seule devant un calcul ou à rédiger un article de recherche ou bien enseigner à des étudiants. Elle leur transmet un savoir et les sensibilise aux enjeux de la statistique dans de nombreux domaines comme la climatologie ou la santé. Elle parcourt également le globe pour présenter ses travaux de recherche et rencontrer des chercheurs de différents pays ou continents. Elle trouve cela très riche du point de vue de la science, mais aussi culturellement. Et puis, elle aime l’encadrement doctoral : accompagner un jeune de son stage de Master à la fin de sa thèse, le voir se transformer progressivement d’étudiant en chercheur.

«Je n’ai jamais douté que les femmes aient un rôle à jouer en Science. Il faut dire qu’avec une grand-mère agrégée en physique et une mère enseignante-chercheuse en mathématiques, je n’avais aucune raison d’en douter. Mais tout le monde n’a pas cette chance. Au contact de mes enfants et de leurs amis, je ressens un manque de confiance plus important chez les jeunes femmes lors du choix de leur orientation, notamment vers les filières scientifiques. C’est pourquoi j’ai envie de trouver du temps dans ma vie très active pour témoigner que la Science est un domaine dans lequel les femmes tout autant que les hommes peuvent exercer leur créativité».