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Sara PuijalonChercheuse en écologie fonctionnelle sur les milieux aquatiques

Sara Puijalon est chargée de recherche CNRS au Laboratoire d’écologie des hydrosystèmes naturels et anthropisés (LEHNA, ENTPE / Lyon1 / CNRS). Après des études en biologie moléculaire et cellulaire à l’ENS, elle obtient un DEA puis une thèse de doctorat en écologie sur les stratégies adaptatives des végétaux aquatiques et les stress mécaniques.

Sara Puijalon étudie le fonctionnement des milieux aquatiques. D’un point de vue fondamental, ses activités de recherche portent sur les interactions entre la végétation aquatique et les contraintes physiques telles que les contraintes hydrodynamiques (courants, vagues, crues, etc.). Se dégagent dès lors deux problématiques : quelle est la réponse des végétaux à ces contraintes ? Quel est l’effet de la végétation sur les écoulements et les processus qui y sont liés ? En lien avec ces problématiques en éco-hydraulique, elle développe aussi des projets sur la dispersion des végétaux en milieu aquatique ainsi que sur la réponse de ces végétaux à d’autres types de contraintes physiques. D’un point de vue pratique ou appliqué, elle apporte ainsi des solutions de gestion des écosystèmes et des outils d’aide pour la restauration de certains habitats.

Ses dernières recherches ont ainsi démontré une corrélation négative entre les stratégies d’évitement et la tolérance des plantes face aux contraintes hydrodynamiques. Soumises à des mouvements d’eau, les plantes aquatiques subissent des forces hydrodynamiques élevées qui tendent à les briser ou à les déraciner. Leur capacité à résister à ces forces sans subir de dégâts dépend de leur capacité à minimiser les forces subies ou à maximiser leur résistance à la brisure. Les travaux de Sara Puijalon ont révélé qu’il existe une contrainte, et potentiellement un compromis, limitant la capacité des espèces à maximiser les deux stratégies simultanément.

Un travail riche et varié qui implique donc la rédaction de nombreux rapports ou de fiches techniques ; des opérations de formation ; des études en collaboration ; et surtout des temps de réflexion pour suivre des pistes avec ses collègues. Sara Puijalon évolue dans un milieu assez masculin. L’écologie, notamment l’écologie expérimentale, est un terrain qui semble attirer plus d’hommes que de femmes. Bottes et cirés sont le dress code égalitaire de rigueur pour les uns comme pour les autres. « Dans l’Institut dont je fais partie, ce n’est pas toujours simple, on est soumises à des a priori et il faut se faire sa place, il y a comme un déficit de crédibilité des femmes. Dans mon équipe j’ai de la chance, on est à 50/50.

Son domaine en quelques mots

Sara Puijalon travaille sur les interactions entre la végétation aquatique et les contraintes mécaniques (courant, vagues, changement de niveau d’eau, etc.). L’objectif est de comprendre comment les communautés végétales répondent à ces contraintes et comment les plantes, en modifiant la composante physique de leur environnement, ont un effet sur le fonctionnement des écosystèmes. Ses travaux ouvrent des perspectives pour la gestion des écosystèmes et l’élaboration de solutions fondées sur la nature.