Privation de sommeil : grâce à l’IA, votre voix en dit long…

Biologie

La privation de sommeil a un impact croissant sur les individus et les sociétés, engendrant des accidents, des fatigues chroniques, des situations d’épuisement professionnel… coûtant des milliards aux systèmes de santé publics. Jusqu’à aujourd’hui, il n'existait pas de test rapide et objectif permettant la détection de la privation de sommeil. Dans une étude, publiée dans PLoS Computatinal Biology le 5 février 2024, l’équipe de recherche Vigilance, Fatigue, Sommeil et santé Publique (VIFASOM), dirigée par le professeur Damien Léger (Université Paris Cité), en collaboration avec Daniel Pressnitzer, chercheur du CNRS au Laboratoire des systèmes perceptifs (CNRS/ENS - PSL) et Etienne Thoret, chercheur du CNRS à l’Institut de neurosciences de la Timone (Aix-Marseille Université/CNRS) démontre la possibilité de détecter la privation de sommeil au niveau individuel grâce à des enregistrements vocaux analysés par une IA qu’ils ont entraînée. Utilisant une méthode d'interprétabilité qu’ils ont développée, les chercheurs ont pu identifier deux effets indépendants de la privation de sommeil sur la voix : des changements dans la prosodie et dans le timbre de la voix. Ces résultats soulignent l'importante variabilité des réactions individuelles à la privation de sommeil, et la nécessité de prendre en compte ces effets au niveau individuel.

Bibliographie

• Thoret, E., Andrillon, T., Gauriau, C., Leger, D., & Pressnitzer, D. (2024). Sleep deprivation detected by voice analysis. PLoS computational biology, 20(2), e1011849.
• Thoret, E., Andrillon, T., Léger, D., & Pressnitzer, D. (2021). Probing machine-learning classifiers using noise, bubbles, and reverse correlation. Journal of neuroscience methods, 362, 109297.

Contact

Etienne Thoret
Chercheur du CNRS à l’Institut de neurosciences de la Timone
Daniel Pressnitzer
chercheur du CNRS au Laboratoire des systèmes perceptifs
Priscilla Dacher
Presse CNRS