Partenariats, création d'entreprises, brevets, licences, événement... Retrouvez tous les mois les dernières actualités de la valorisation et de l'innovation au CNRS.
Les Trophées INPI, qui récompensent des stratégies d'innovation et de propriété industrielle, ont distingué cette année l'Institut lumière matière1 dans la catégorie recherche. Brigitte Prével, directrice adjointe déléguée à la valorisation et à la communication du laboratoire, explique comment la valorisation prend une place croissante au sein du laboratoire.
Comment un laboratoire comme l'Institut lumière matière, axé sur des thématiques fondamentales de physique et chimie, peut-il valoriser ses recherches ?
L'Institut lumière matière (ILM)1 est né de la fusion de trois laboratoires, dont les recherches avaient déjà donné lieu à des collaborations industrielles et à la création de plusieurs start-up. Aujourd'hui le phénomène s'accélère : l'ILM demande 5 à 6 depôts de brevets par an et il est à l'origine de quatre start-up sur les deux dernières années. Notre recherche fondamentale, valorisée par une moyenne de 250 publications scientifiques par an, est un véritable terreau pour l'innovation, en particulier dans les domaines de l’énergie, l’environnement et la santé. Cette continuité de la chaine de valeur de la recherche fondamentale à l’innovation et jusqu'à la création d’entreprises, est une des forces de l’ILM. Deux exemples récents en témoignent. NH TherAguix, une start-up qui développe des nanoparticules injectables pour l'amélioration de traitements de cancers (en essais cliniques de phase 2), est issue des travaux de l'équipe Formation élaboration de nanomatériaux et cristaux de l'ILM. Une autre équipe, Spectrométrie de Biomolécules et agrégats, est à l'origine d'Ablatom, née en 2017 pour commercialiser une technique d'analyse chimique multi-élémentaire de matériaux.
De quels moyens dispose l'ILM pour mener cette stratégie de valorisation ?
Des chercheurs de l'ILM peuvent bénéficier du programme de prématuration du CNRS, qui permet de démarrer le développement d'une technologie issue de leurs recherches. La SATT Pulsalys, dont le CNRS est actionnaire, propose également des programmes de maturation qui peuvent mener à la création d'une start-up. Nous nous appuyons aussi sur Pulsalys pour le dépôt de nos demandes de brevets. Nous travaillons également avec les Pôles de compétitivité en régions. Nous sommes référencés dans le « hub Recherche » de l'agence Auvergne Rhône-Alpes Entreprises, un réseau qui devrait nous permettre d'être mieux identifiés par des PME, dans le but de nouer des partenariats ou de participer à des projets collaboratifs.
Quels sont les objectifs du laboratoire en termes de valorisation sur les deux années à venir ?
La recherche académique peut apporter des réponses aux grands enjeux sociétaux et l’Institut lumière matière est résolument orienté dans cette direction. De plus en plus de chercheurs de l'ILM sont sensibilisés au dépôt de brevets et manifestent leur intérêt pour la création de start-up. Nous souhaitons arriver à un rythme moyen de huit dépôts de brevets par an et continuer à essaimer une ou deux start-up chaque année. Nous sommes convaincus qu’un grand nombre de nos thématiques de recherche futures sera issu des interactions avec les industriels et nous comptons notamment sur notre plateforme technologique ILMTech (nano-synthèse/manipulation/caractérisation, synthèse de matériaux, analyse optique, mesures de transport, simulations numériques...) pour multiplier les collaborations entre les équipes de chercheurs et les entreprises.
1 L’Institut lumière matière est un laboratoire CNRS/université Claude Bernard Lyon 1, spécialisé dans six thématiques de recherche : Matière molle et interfaces ; Matériaux, énergie, photonique ; Nanosciences ; Optique et dynamique ultra rapide ; Santé et environnement, Théorie et modélisation
Contact :
Brigitte Prével / directrice adjointe de l’Institut Lumière Matière / brigitte.prevel@univ-lyon1.fr