Avec LIFE, la recherche et l’industrie s’allient pour inventer le futur de l’énergie

Innovation

Dans un monde où la transition énergétique n’est plus une option mais une nécessité, le laboratoire commun LIFE lancé par Schneider Electric et le laboratoire de génie électrique de Grenoble, ambitionne de relever les défis technologiques, environnementaux et sociétaux de la transition énergétique et de développer l'énergie électrique de demain.

Lancé officiellement le 10 avril 2025, le laboratoire commun LIFE (Laboratoire pour Inventer le Futur de l'Énergie) est le fruit d’une collaboration historique entre Schneider Electric, leader de la transformation numérique de la gestion de l’énergie et des automatismes industriels, et le G2Elab, laboratoire de génie électrique de Grenoble (CNRS / Université Grenoble Alpes). 

Le CNRS et Schneider Electric collaborent depuis plus de vingt ans sur des travaux de recherche, de développement et d’innovation. Afin d’amplifier leur approche conjointe, notamment au service de la transition énergétique et du digital, les acteurs ont conclu un accord cadre en février 2025

Quelques chiffres pour saisir la pertinence du laboratoire commun LIFE. Trois quarts des émissions de gaz à effet de serre résultent des émissions de CO2 et 81 % de ces émissions proviennent de la production et de la consommation d’énergie dans les secteurs des transports, de l’industrie, des bâtiments et du numérique. « Si nous voulons décarboner l’économie, nous devons commencer par décarboner nos usages via l’électrification des process et un meilleur contrôle de nos consommations pour l’efficacité énergétique », annonce Laurent Crémillieux, Directeur des partenariats pour l'innovation chez Schneider Electric. 

Nouredine Hadjsaid, professeur des universités à Grenoble INP-UGA et directeur du laboratoire G2Elab, ajoute : « aujourd’hui, seuls 25 % des usages de l’énergie finale sont produits par l’électricité. L’objectif est donc d’électrifier massivement les usages et modes de production pour passer à 60 % en 2050 et atteindre ainsi la neutralité carbone ». Et le scientifique de préciser : « Depuis l’invention de l’électricité en 1870 à aujourd’hui, nous sommes passés de 0 à 25 % d’électricité ». C’est dire que le défi est colossal d’ici à 2050. Rien de moins qu’une « seconde révolution électrique »

LIFE, un accélérateur et un amplificateur


Si le mouvement est en marche – investissements majeurs dans les renouvelables et les réseaux électriques, décarbonation des secteurs des transports et de l’industrie, etc. -, seule une mobilisation d’envergure répondra aux défis scientifiques, économiques, environnementaux et technologiques, notamment liés à l’IA très énergivore. « Nous avons besoin d’accélérer, d’être ensemble pour relever ces défis d’ampleur, et de combiner notreculture industrielle qui repose sur l’innovation de marché et la culture scientifique du CNRS qui propose une innovation scientifique de rupture », explique Laurent Crémillieux.

Jusqu’alors, dans les travaux menés par les deux acteurs, recherche publique et recherche privée collaboraient action par action. « Ce laboratoire commun mise sur la cross-fertilisation. Des professionnels de la recherche spécialistes des matériaux réfléchissent et collaborent avec leurs confrères experts de la soutenabilité, avec d’autres qui portent une vision systémique et stratégique », se réjouit Nouredine Hadjsaid.

Signature du laboratoire commun LIFE © Mathilde Debrieux - G2Elab

Une feuille de route ambitieuse


« Les priorités de recherche de LIFE sont directement alignées avec les priorités d'innovation de Schneider Electric », souligne Laurent Crémillieux. La feuille de route du laboratoire commun actée le 10 avril dernier a défini deux axes. 

Sur le premier axe, les chercheurs travaillent sur des piliers de transformation et d’innovation précis pour concevoir de nouvelles offres décarbonées, circulaires, et offrant de nouveaux services pour les clients grâce à l’intégration native du numérique. 

Le second axe porte sur la volonté de développer une approche stratégique coordonnée sur toute la chaine de valeur. Schneider Electric et le G2Elab ont ainsi résolument choisi de placer l’innovation systémique au cœur de LIFE. En effet, « à partir des besoins de nos clients, nous concevons une architecture, puis un équipement, ensuite un produit », explique le directeur des partenariats innovation de l’industriel. Et d’ajouter : « une somme de produits durables ne constitue pas forcément une solution durable. C’est le système qui doit être pensé et conçu durablement ». 

Cette feuille de route partagée a donné naissance à treize projets concrets, menés à l’échelle d’un, trois ou cinq ans. Pour mener lesdits projets, les deux acteurs font appel aux profils dont les compétences sont les plus appropriées : des ingénieurs appelés experts chez Schneider Electric qui travaillent dans la recherche et l’innovation, et des chercheurs du G2Elab. « Dans nos projets de recherche, par définition, les esprits sont ouverts aux nouvelles idées. Loin de nous enfermer dans des protocoles prédéfinis, nous favorisons la réactivité, la flexibilité et l’émergence », insiste Nouredine Hadjsaid.

L’électricité, pilier de la transition énergétique


Engagée depuis plus de quinze ans dans la « sustainability », Schneider Electric adopte une démarche solide et agile. « L'énergie devient un nœud central sur lequel il faut innover », affirme Laurent Crémillieux qui orchestre un riche écosystème de partenaires. 

Enfin, le laboratoire commun LIFE constitue une opportunité pour attirer des doctorants dans le secteur de l’énergie, un secteur d’avenir. Nouredine Hadjsaid confie : « Les jeunes doivent comprendre que rejoindre la filière électricité signifie participer à la construction d’un monde plus durable. Pour beaucoup, l’énergie reste un domaine abstrait. Il est important de ne pas attendre le niveau école d’ingénieurs pour mener des actions de sensibilisation ». La fée électricité n’a pas dit son dernier mot.