Les lauréats 2022 du concours La preuve par l'image

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Découvrez les prix gagnants du concours La preuve par l’image 2022 ainsi que le grand prix du jury.

Les prix du concours photo La preuve par l’image 2022 sont désormais connus : le Grand prix du jury est décerné ex æquo à Rémi Coulon1 et Sabetta Matsumoto2 pour Bleu hyperbolique et à Françoise Watteau3 et Thierry Morvan pour L’œil du cyclope veille ; le prix Coup de cœur du jury est décerné, ex aequo, à François Boulogne et Alexis Commereuc4 pour Forêt de bambous, et à Anne Haguenauer5 et Frédéric Zuberer6  pour Le côté bleu de la force ; enfin, le prix du Public est décerné à Rémy Char7 et Roxane Fabre8 pour La face cachée de la cellule.

Retrouvez les 20 lauréats sur le site.

Pour rappel, depuis 2019, le CNRS organise le concours La preuve par l'image, créé en 2010 au Québec par l’Acfas, pour engager un dialogue scientifique avec le grand public. À travers ce concours la recherche est présentée au public par l’intermédiaire des images. C’est d’abord leur beauté qui interpelle et interroge, avant de découvrir les légendes qui présentent la recherche et la contextualisent. 

Un jury composé de représentants de la Direction de la communication du CNRS, d’institutions dédiées à la culture scientifique et de photographes et journalistes scientifiques avaient déjà sélectionné les 20 photographies qui composeront l’exposition finale. Cette exposition a pour vocation de circuler auprès d’institutions partenaires et sera notamment exposée lors d’événements CNRS.

Par-delà le concours, La preuve par l’image permet au CNRS d’identifier et de collecter de nouvelles photographies afin d’enrichir la Plateforme CNRS Images et offrir ainsi aux laboratoires une visibilité accrue. 

 

Grand prix du jury – Bleu hyperbolique

La géométrie hyperbolique, introduite au XIXème siècle, est un domaine mathématique qui a profondément bouleversé le savoir géométrique enseigné depuis l’antiquité. Dans cet espace aux propriétés insolites, la lumière ne se déplace pas en ligne droite mais selon des géodésiques, les courbes les plus courtes entre deux points, chamboulant ainsi notre perception visuelle du monde. Les scientifiques ont développé une application permettant de simuler en temps réel ce que verraient les "habitants" d’un tel univers. Ici une variété hyperbolique de volume fini de dimension trois, éclairée par un globe lumineux. La finalité de ce projet est de mieux comprendre leur propriétés. Et d’ouvrir une porte vers l’imaginaire, donnant à voir les contours d’une science parfois abstraite.

bleu


Rémi Coulon, Institut de recherche mathématique de Rennes, IRMAR (CNRS / École normale supérieure de Rennes / Université Rennes 1 / Université Rennes 2), Sabetta Matsumoto, Georgia Institute of Technology, Henry Segerman, Oklahoma State University, Steve Trettel, Stanford Universit

 

 

Grand prix du jury ​​​​​​​- L’oeil du cyclope veille

Cette spore bactérienne niche avec nombre de ses congénères dans des cellules de paille de blé d’un fumier de bovin. Stocké séché, il n’était plus un environnement propice à la vie et certaines bactéries ont résisté en rentrant en dormance à l’état de spores, en attente de conditions plus favorables. Ainsi, après réhydratation du fumier, les bactéries reprendront leur activité de dégradation des matières organiques, contribuant ainsi à l’augmentation de la fertilité du sol sur lequel il sera épandu. Comprendre la dynamique des microorganismes au sein des produits amendants comme le fumier est fondamental et si les micro-organismes sont loin d’avoir la taille de cyclopes, ils n’en sont pas moins des géants pour les écosystèmes.

 

cycle
Françoise Watteau, Thierry Morvan, OTELO-LSE / INRAE / CNRS)


 

prix Coup de cœur du jury - Forêt de bambous

L’ascension d’un liquide dans un tube capillaire est un phénomène bien connu. Cette expérience cherche à le revisiter. Pour cette bambouseraie de laboratoire, les scientifiques ont généré une mousse dans un verre en bullant de l'air dans une solution savonneuse. En surpression par rapport à l’atmosphère, les bulles se vident aisément une à une dans les tubes de verre, formant chacune une lamelle. Mais plus elles s’accumulent, plus chaque nouvelle bulle entrant dans le tube s’élève lentement. L’objectif est de comprendre le rôle du confinement de la mousse sur son écoulement, et plus particulièrement le mécanisme de dissipation, localisé dans le liquide faisant la jonction entre les films de savon et la paroi du tube. Cette compréhension peut être utile dans les domaines d'utilisation des mousses comme le nettoyage, notamment de matériaux poreux.

 

bambou
François Boulogne, Alexis Commereuc, Laboratoire de physique des solides, LPS (CNRS / Université Paris-Saclay)

 

prix Coup de cœur du jury - Le côté bleu de la force

Un plongeur scientifique prélève un tentacule sur des anémones blanchies par l’élévation de la température de l’océan à Moorea, en Polynésie. À quelques dixièmes de degrés près, le réchauffement provoque le blanchissement des coraux tropicaux et des anémones de mer : ils perdent les algues symbiotiques colorées, partenaires indispensables pour leur survie. Locataire de ces anémones, le poisson-clown en subit lui aussi les conséquences : vivre dans une anémone blanchie est un stress avec des impacts négatifs sur sa fécondité et sa condition physique. Ce prélèvement a pour but d'identifier les bactéries associées à l'anémone ainsi qu'au mucus du poisson-clown, et les mécanismes de défense et de résilience dans ce microbiome qui se mettent en place pour faire face à ces bouleversements.

 

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Anne Haguenauer, Frédéric Zuberer, Centre de recherche insulaire et observatoire de l’environnement, CRIOBE (CNRS / EPHE / Université de Perpignan via Domitia)

 

prix du Public - La face cachée de la cellule

L’autophagie est une voie de survie propre à la cellule : elle permet la destruction de pathogènes intracellulaires ou l’accès à une réserve en nutriments par le recyclage de ses membranes. Si elle n’est pas équilibrée, cela peut entraîner la mort de la cellule. Cette image présente la protéine RUFY3, impliquée dans le processus d’autophagie, dans un macrophage de souris - une cellule du système immunitaire chargée de phagocyter les corps étrangers. La couleur bleue illustre la présence de la molécule selon son intensité. Esquissant la forme d’un crâne, ce marquage fait état de la lutte interne qui se joue dans chaque cellule pour survivre. Ces recherches visent à mieux comprendre le fonctionnement de ce mécanisme et nous permet d’observer comment une cellule parvient à résister à un environnement hostile.

 

cellule
Rémy Char, Roxane Fabre, Centre d'immunologie de Marseille-Luminy, CIML (Aix-Marseille Université / CNRS / Inserm)
  • 1Institut de recherche mathématiques de Rennes, Insmi.
  • 2Georgia Institute of Technology.
  • 3Observatoire Terre et Environnement de Lorraine (OTELO), Vandœuvre, INSU.
  • 4LPS, Paris-Saclay, INP.
  • 5Provence et Corse, DR.
  • 6Criobe, Occitanie Est, INEE.
  • 7CIML, Provence et Corse, INSB.
  • 8CIML, Provence et Corse, INSB.