VivaTech : « le CNRS a un rôle clé en matière d’innovation »

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Le CNRS sera présent du 14 au 17 juin pour la quatrième année consécutive à VivaTech, le plus grand salon européen de l’innovation.

Plus de 1 800 exposants seront présents du 14 au 17 juin à VivaTech, (Paris Expo Porte de Versailles) à Paris. Quatre jours durant lesquels plus de 90 000 visiteurs sont attendus pour rencontrer start-up, leaders de la tech, grands groupes, acteurs publics et investisseurs du monde entier. Et le CNRS y sera présent pour la quatrième année consécutive. « VivaTech est un évènement majeur qui permet de rappeler le rôle clé du CNRS en matière d’innovation », rapporte Jean-Luc Moullet, directeur général délégué à l’innovation du CNRS. 

Le CNRS proposera des interventions et des discussions autour de quatre thèmes : le quantique, le développement durable, la santé et l’énergie - symboles de grands défis scientifiques. « Nous avons choisi quatre thématiques illustrant les défis et les problématiques auxquels font face notre société. Ces quatre thématiques seront portées par dix start-up (voir encadré), issues des recherches menées dans des laboratoires sous tutelle du CNRS », indique Jean-Luc Moullet.

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le CNRS sera présent au salon VivaTech pour la quatrième année consécutive. Il proposera des interventions et des discussions autour de quatre thèmes : le quantique, le développement durable, la santé et l’énergie. © CNRS

Au cœur de la décarbonation industrielle

Parmi ces 10 start-up, l’entreprise Spark Cleantech a comme ambition d’accélérer la décarbonation de l’industrie grâce à la production d’hydrogène directement sur les-sites avec zéro-émission de CO2 et très peu d’électricité. La startup développe un procédé1  de production d’hydrogène décarboné utilisant cinq fois moins d’électricité que l’électrolyse2 . « Nous souhaitons atteindre le marché avec de premières unités dès 2025, après une phase pilote industrielle en 2024. VivaTech nous permet de débuter cette phase en communiquant sur qui nous sommes et ce que nous faisons », souligne Patrick Peters, cofondateur et CEO de Spark. La jeune entreprise entre tout juste dans sa phase d’industrialisation après une première levée de fond réussie et après avoir remporté le Grand prix iLab 2022 de BpiFrance. « Notre procédé permettra de produire de l’hydrogène économique, même pour de petites capacités pour les futures stations-service hydrogène par exemple, mais surtout de répondre aux besoins d’usages industriels, et ce, directement sur les sites de consommation, donc en s’affranchissant des contraintes de transport et de stockage de l’hydrogène qui peuvent représenter jusqu’à 70 % des coûts de revient », explique Patrick Peters dont l’entreprise a bénéficié en 2022 du programme RISE d’accompagnement vers l’entreprenariat du CNRS, et qui sera présente lors d’une table ronde sur les nouvelles énergies à VivaTech.

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L’entreprise Spark Cleantech a comme ambition d’accélérer la décarbonation de l’industrie grâce à la production d’hydrogène directement sur les-sites avec zéro-émission de CO2 et très peu d’électricité. © Spark Cleantech

L’IA pour de nouveaux médicaments de précision

Également représentée sur le stand du CNRS, la start-up One Biosciences, créée en 2020, et née des travaux de Dr. Céline Vallot, médaille de l’innovation 2022 du CNRS et chercheuse au laboratoire Dynamique de l’information génétique : bases fondamentales et cancer3 .  « One Biosciences est à un moment stratégique de son développement. Nous souhaitons gagner en visibilité alors que l’activité de l’entreprise s’intensifie avec en ligne de mire le développement de plusieurs biomédicaments dont les premières étapes sont prévues en 2024. VivaTech représente pour nous un temps fort, pour mieux nous faire connaitre des investisseurs, des institutionnels, et également des potentiels partenaires commerciaux », rapporte sa directrice générale Magali Richard. Car One Biosciences a pour ambition de devenir un leader mondial dans la médecine de précision pour maladies complexes en intégrant les technologies en cellule unique et l’intelligence artificielle pour découvrir et développer des nouvelles approches thérapeutiques. « Les technologies de séquençage en cellule unique4  de la start-up offrent la possibilité d’accéder à une mine d’information sans précédent pour comprendre l’hétérogénéité et la dynamique des systèmes biologiques complexes, responsables de mécanismes pathologiques », rapporte Céline Vallot. Une innovation qui nécessite une interdisciplinarité forte - impliquant à la fois biologie moléculaire, robotique, data science, compétences médicale et industrielle – présente au sein de l’équipe One Biosciences. « Notre force réside en partie dans cette multidisciplinarité, qui a permis de développer un ensemble de protocoles, d’outils et d’algorithmes, qui nous confèrent un avantage compétitif majeur. La prochaine étape de l’entreprise sera notamment de poursuivre cette idée d’innovation pour être toujours meilleurs dans notre capacité à traiter et interpréter les données », indique Magali Richard.  

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La start-up One Biosciences, créée en 2020, et née des travaux de Dr. Céline Vallot, médaille de l’innovation 2022 du CNRS. © Frédérique PLAS/CNRS Images

Alain Aspect, prix Nobel de physique 2022 parmi les invités du CNRS

Sur son stand, le CNRS prévoit également différentes tables rondes, prises de paroles et discussions – les « Innovation & prospective talks » - organisées les 14, 15 et 16 juin sur la scène de VivaTech. Parmi les thématiques scientifiques mises en avant, les technologies quantiques, la recyclabilité et l’économie circulaire ou la décarbonation de l’industrie. Il y aura également des thèmes institutionnels portant par exemple sur les stratégies d’accompagnement vers le marché, avec comme intervenant Mehdi Gmar, directeur de CNRS Innovation, ou encore le lancement d'une nouvelle offre, dédiée aux entreprises issues des laboratoires sous tutelle du CNRS. « Le CNRS propose une programmation riche d’interventions pour expliquer le lien entre recherche et innovation. Pour cela, nous invitons des grandes figures de la recherche mais aussi des CEO de start-up et des pilotes de Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR), ces grands programmes de recherche qui sont la partie amont des stratégies nationales d’accélération, élaborées dans le cadre de France 2030 », explique Jean-Luc Moullet.

Au cours des différentes tables rondes seront abordées les grandes thématiques de recherche investies par le CNRS mêlant expertise des personnels de recherche CNRS, illustrations de collaborations de recherche public-privé et représentants de start-up issues des laboratoires sous tutelle du CNRS. L’organisme proposera ainsi par exemple un talk sur le thème ‘Recyclabilité et économie circulaire’ avec Jean-François Gérard, pilote du PEPR Recyclage, recyclabilité, réutilisation des matières et trois start-up à la pointe du domaine5 . Alain Aspect, prix Nobel de physique 2022 ouvrira les discussions avec une intervention aux côtés d’Antoine Petit, président-directeur général du CNRS.

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Au cours des différentes tables rondes seront abordées les grandes thématiques de recherche investies par le CNRS mêlant expertise des personnels de recherche CNRS, illustrations de collaborations de recherche public-privé et représentants de start-up issues des laboratoires sous tutelle du CNRS. © CNRS

Le CNRS et les SATT pour consolider une véritable filière professionnelle

Le Réseau SATT (Sociétés d’accélération du transfert de technologies) grand partenaire du CNRS6 , a également répondu présent à l’invitation de l’organisme. « Nous souhaitons présenter nos programmes d’accompagnement auprès des chercheurs et notre offre à destination des entreprises et investisseurs à la recherche de projets ou start-up innovantes », rapporte Laurent Baly, président du réseau SATT7 . Sept start-ups issues de ce réseau l’accompagneront sur les 4 thématiques mises à l’honneur. Au-delà de la prise de parole de ces start-up, le Réseau présentera sa vision de l’entrepreneuriat au féminin ainsi que les stratégies d’accompagnement vers le marché économique pour les technologies Deeptech et organisera, le 14 juin, un concours de pitch pour 10 start-ups devant un jury composé d’experts et d’investisseurs potentiels. « Le CNRS et le Réseau SATT travaillent en étroite collaboration pour favoriser le transfert de technologies et la valorisation de la recherche publique française. Cette collaboration a permis de consolider une véritable filière professionnelle et ainsi renforcer l’innovation et la compétitivité de la France sur la scène internationale. Nous souhaitons mettre en avant cette collaboration à VivaTech », souligne Laurent Baly.

Vivatech 2023 promet d’être un rendez-vous à ne pas manquer pour découvrir les grandes innovations qui façonneront la société de demain et les grandes tendances qui animent la recherche d’aujourd’hui.

Consulter le programme des CNRS Talks
 

  • 1Spark Cleantech utilise un procédé breveté de plasmas froids nanopulsés, c’est-à-dire des arcs électriques dont la température est contrôlée, pour extraire l’hydrogène du méthane et produire du carbone sous forme solide et valorisable : l’hydrogène produit est donc sans émission de CO2 y compris si le méthane vient du réseau (gaz fossile), et devient négatif en carbone si le méthane est d’origine biologique.
  • 2Processus d'échange au cours duquel l'énergie électrique est transformée en énergie chimique.
  • 3CNRS/Institut Curie/Sorbonne Université.
  • 4Ensemble de techniques de biologie moléculaire qui permet l'analyse de l'information génétique.
  • 5Les start-up Recyc’Elit, Cilkoa, VH93.
  • 6Le CNRS est actionnaire de toutes les SATT depuis leur création en 2012.
  • 7Créées en 2012 pour développer une filière professionnelle du transfert de technologies partout en France, les SATT apportent aux entreprises des solutions technologiques dérisquées, à fort potentiel, pour gagner en compétitivité. Leurs expertises portent sur la propriété intellectuelle, le pilotage des projets de maturation, et la mise en relation le monde académique, partenaires industriels et investisseurs.

Focus sur les 10 start-up du stand CNRS

Dix start-up seront présentes sur le stand du CNRS à VivaTech :

  • Cilkoa, créée en 2022, dont l’objectif est d’explorer une nouvelle voie pour fabriquer des matériaux hybrides biosourcés, en combinant deux expertises (matériaux à base de nanocellulose et matériaux céramiques), puis d’évaluer leurs fonctionnalités. Avec sa technologie brevetée, l’entreprise remplace le plastique, qui protège d’ordinaire l’intérieur des emballages cellulosiques, par un film d’alumine chimiquement greffé aux fibres. La solution de Cilkoa promet un pourcentage de cellulose proche des 100%.
  • Mablink Bioscience, créée en 2018, agit dans la lutte contre le cancer grâce à une technologie innovante qui rend les anticorps conjugés (ADC, Antibody-Drug Conjugate) – des médicaments anticancéreux qui ciblent les cellules cancéreuses sans affecter les cellules saines – « furtifs » et donc plus efficaces et mieux tolérés.
  • Exail Systèmes Quantiques, créée en 2011, a été une des entreprises pionnières dans le domaine des technologies quantiques. Un transfert de savoir-faire et l’exploitation d’un brevet CNRS-Observatoire de Paris-PSL lui ont notamment permis d’être la première société au monde à commercialiser un gravimètre quantique absolu, capable de mesurer l’accélération de la pesanteur, destiné aux applications en géophysique.
  • One Biosciences, créée en 2020, a pour ambition de devenir un leader mondial dans la médecine de précision pour maladies complexes. Elle associe des technologies « en cellule unique » et l’intelligence artificielle pour découvrir et développer de nouvelles approches thérapeutiques de médecine de précision.
  • Recyc’Elit, créée en 2019, s’intéresse à la résolution de problématique dans le domaine du recyclage. La start-up a développé un procédé permettant de recycler tous types de déchets à base d’un plastique appelé PET1 ainsi que des textiles polyester simples ou mélangés.
  • Resolve Stroke, créée en 2022, développe le premier scanner numérique ultrasonore 3D haute définition. Sa technologie est le fruit de plus d’une décennie de recherches en physique fondamentale et ultrasons. Elle permet « d’imager » les macro et micro-vaisseaux en 3D en quelques minutes, de façon sûre pour le patient, permettant son utilisation par de nombreux professionnels de santé.
  • Siquance, créée 2022, exploite d’une part les propriétés physiques du silicium à fabriquer des bits quantiques d’excellente qualité et d’autre part le savoir-faire technologique de la micro-électronique qui fabrique des puces contenant des milliards de transistors pour les ordinateurs et smartphones du quotidien. Combinés, ces deux atouts ouvrent la voie vers des accélérateurs quantiques universels qui seront plus rapides et plus précis que les ordinateurs d'une très grande puissance de calcul à l’horizon 2030.
  • Spark Cleantech, créée en 2021, a pour ambition d’accélérer la décarbonation de l’industrie grâce à la production d’hydrogène directement sur les sites avec zéro-émission de CO2 et très peu d’électricité. La start-up développe un procédé de production d’hydrogène décarboné qui utilise 5 fois moins d’électricité que l’électrolyse (processus d'échange au cours duquel l'énergie électrique est transformée en énergie chimique).
  • VH Quatrevingtreize, créée en 2017, conçoit des hydroliennes transformant l'énergie des mouvements de l'eau en électricité avec une technologie brevetée et un matériau biosourcé 100 % recyclable permettant une production d'énergie sûre et prédictible. 
  • WelinQ, créée en 2022, permet de répondre au grand défi du passage de l’augmentation de la taille (scale up) des processeurs quantiques limitant actuellement leur capacité de calcul. L’entreprise développe et commercialise la solution la plus efficace au monde pour brancher entre eux des ordinateurs quantiques et augmenter drastiquement leurs capacités de calcul.

Le CNRS à Vivatech : retrouvez les grands défis de demain

Pour en savoir plus sur la présence du CNRS à VivaTech, découvrez le dossier de presse « Vivatech 2023 : les grands défis de demain sur l’espace CNRS ».