La naissance de jumeaux n’est pas liée à la fertilité des femmes

Biologie
Sciences humaines et sociales

Les femmes qui ont des jumeaux seraient-elles plus fertiles ? Non, selon une analyse détaillée de plus de 100 000 naissances issues de femmes nées entre 1700 et 1899, publiée le 24 mai 2022 dans Nature Communications, et impliquant un chercheur du CNRS1 . En effet, l’analyse de la descendance de jumeaux montre que ceux-ci ne sont pas exceptionnellement fertiles comparé au reste de la population. De plus, sans analyses statistiques fines, les précédentes études sur le sujet ne permettaient pas de déterminer si les femmes ayant des jumeaux en ont plus souvent parce qu’elles libèrent fréquemment plus d’un ovule lors de l’ovulation, ou si c’est la multiplication de grossesses qui augmente les opportunités d’avoir des jumeaux. Cette nouvelle publication appuie la seconde hypothèse. Elle démontre que les femmes ayant une forte chance d’avoir des jumeaux, ont en réalité une fertilité généralement réduite. Enfin, selon cette étude, deux raisons expliquent pourquoi la gémellité n’a pas été éliminée par la sélection naturelle. La première est en accord avec l’idée que la naissance de faux jumeaux est une conséquence de la double ovulation, qui compense le vieillissement reproductif, ce qui augmente la chance d’avoir des jumeaux lorsque l’âge avance. Deuxièmement, certaines données de l’étude indiquent que, même avec une diminution des grossesses, lorsque la survie des jumeaux est suffisamment élevée le nombre total d’enfants augmente.

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Registre de naissances provenant d'une église Finlandaise, utilisé pour cette étude
© Université de Turku, Finlande

 

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Registres de naissances utilisés pour cette nouvelle étude
© Université de Turku, Finlande

 

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Registre utilisé pour établir les données de base de l'étude
© Université de Turku, Finlande

 

  • 1François Rousset, chercheur du CNRS à Institut des sciences de l’évolution de Montpellier (CNRS/Université de Montpellier /EPHE/IRD)
Bibliographie

Mothers with higher twinning propensity had lower fertility in pre-industrial Europe. Rickard IJ, Vullioud C, Rousset F, Postma E, Helle S, Lummaa V, Kylli R, Pettay JE, Røskaft E, Skjærvø GR, Störmer C, Voland E, Waldvogel D & Courtiol A. Nature Communications, 24 mai 2022. DOI:10.1038/s41467-022-30366-9

Contact

François Rousset
Chercheur CNRS
Ouns Hamdi
Attachée de presse CNRS