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Une start-up, née des travaux du Laboratoire de recherche en sciences végétales1, développe des biostimulants et des herbicides à partir de petits peptides produits naturellement par les plantes. Une alternative aux produits utilisés aujourd'hui en agriculture.
La nouvelle génération d'herbicides et de stimulants de croissance des plantes développée par la start-up MicroPEP Technologies est d'origine naturelle et s'appuie sur des travaux menés au Laboratoire de recherche en sciences végétales1 : elle repose sur de petites protéines produites par les plantes elles-mêmes. Les chercheurs ont, en effet, découvert récemment que des petites protéines (peptides) produites naturellement par les plantes, baptisées miPEPs, ont un effet de régulation sur l'expression de certains gènes qui stimulent ou au contraire inhibent leur croissance. Ils ont aussi montré qu'il suffisait d'appliquer de l'extérieur des miPEPs sur les plantes pour moduler leur développement. La technologie et des molécules actives ont fait l’objet de dépôts de brevets2 et ont bénéficié du programme de maturation de la SATT Toulouse Tech Transfer. MicroPEP Technologies a été fondée en avril 2016 pour valoriser ces résultats de recherche.
Le laboratoire toulousain travaille depuis dix ans sur les microARNs, des petits ARNs connus pour réguler l'expression de gènes cibles. En 2015 les chercheurs ont montré que de petits peptides produits par les plantes, les miPEPs, activent la transcription de leur microARN associé. Un traitement des plantes par des miPEPs permet ainsi d’augmenter la quantité de microARN produite et de moduler de manière spécifique l'expression d'un gène qui agit sur le processus de croissance d'une plante. Chaque miPEP est spécifique d'une plante, et n'agira donc que sur elle (ce qui est intéressant dans le cas d'un herbicide, notamment). « Il y a entre 300 et 1000 miPEPs par plante : nous ne connaissons encore que la partie émergée de l'iceberg ! », s'enthousiasme Jean-Philippe Combier, chercheur au laboratoire et conseiller scientifique de MicroPEP Technologies.
Le laboratoire et la start-up ont donc du pain sur la planche. Un premier axe de travail consiste à identifier les molécules de miPEPs intéressantes, et les fonctions des microARNs associés. L'entreprise va pour cela créer son propre laboratoire de R&D. En parallèle, la start-up va mettre au point un procédé biotechnologique de production industrielle de miPEPs (aujourd’hui synthétisés en laboratoire en petites quantités). MicroPEP Technologies, lauréate du concours mondial de l’innovation 2016, a intégré en mai 2017 l'accélérateur de développement des biotechnologies industrielles TWB3 (Toulouse White Biotechnology), au sein duquel il bénéficiera d'une plateforme technique et d'un réseau d'experts industriels. Pour financer ces développements, une levée de fonds d'environ 3 millions d'euros devrait être finalisée au 4ème trimestre 2017. A terme, l'entreprise aura deux activités : la vente de licences à des industriels sur des molécules miPEPs, et la vente de produits complets fabriqués en interne. Les deux premiers produits annoncés devraient concerner la croissance du soja et du maïs.
1 CNRS / Université Paul Sabatier
2 Brevets :
3 Unité mixte de services INRA/INSA/CNRS
Contacts :
Jean-Philippe Combier / Laboratoire de recherche en sciences végétales / combier@lrsv.ups-tlse.fr
Thomas Laurent / MicroPep / thomas@micro-pep.com