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EnobraQ, start-up issue de recherches du Laboratoire d’ingénierie des systèmes biologiques et des procédés1 et soutenue par Toulouse White Biotechnology2 (TWB) développe des technologies de rupture utilisant de CO2 et ciblant des marchés aussi divers que la nutrition, l’agro-alimentaire, la cosmétique, la pharmacologie et les bioplastiques. Le CNRS, via sa filiale nationale de valorisation CNRS Innovation, vient d'entrer à son capital, conjointement avec l'Inra et l'Insa.
Depuis sa création fin 2015, la start-up Enobraq se consacre au développement des biotechnologies dites « de 4e génération », qui veulent utiliser le CO2 dans des procédés de fermentation produisant des molécules industrielles. Une matière première disponible, peu chère, et dont la capture et le recyclage sont positifs pour l'environnement. Enobraq a démarré en étudiant des procédés à base de levures modifiées pour consommer du gaz carbonique au lieu du glucose, à partir des travaux menés au Laboratoire d’ingénierie des systèmes biologiques et des procédés1. Depuis le début 2018, l'entreprise s'est fixée une nouvelle feuille de route, avec le soutien du CNRS, qui vient d'entrer à son capital, conjointement à l'Inra et l'Insa. Par ailleurs, une deuxième levée de fonds vient d’être bouclée pour permettre de poursuivre les développements en cours.
Forte de son expérience sur les levures et la capture du CO2, la start-up réoriente ses développements sur trois volets. Le premier consiste, sur les 18 mois à venir, à introduire l'utilisation du gaz carbonique en remplacement d'une partie du glucose utilisé pour produire de l'acide citrique, de l'acide glutamique et de l'acide itaconique, déjà fabriqués industriellement par voie biotechnologique (champignons ou bactéries). « L'introduction de notre technologie devrait se traduire par une baisse de 10 à 15% du coût de production », indique Christophe Dardel, directeur général d'Enobraq. Le deuxième volet s’inscrit dans le cadre du projet européen BioRECO2VER3 au sein duquel Enobraq va développer des bactéries modifiées capables de produire du lactate à partir de CO2 et d'hydrogène. Les débouchés industriels sont attendus dans 3 à 5 ans. Enfin, à plus long terme, la start-up va s'intéresser à l’amélioration de la RuBisCO, une enzyme clef dans le processus de photosynthèse. Objectif : accroître fortement l'efficacité de l'enzyme, et du coup augmenter le rendement de production de certaines plantes.
Pour son projet à plus court terme - la production de l'acide citrique, de l'acide glutamique et de l'acide itaconique - Enobraq envisage de vendre des licences aux industriels intéressés. Le modèle de commercialisation des deux autres technologies sera élaboré à un stade plus avancé du développement.
1 Laboratoire d’ingénierie des systèmes biologiques et des procédés (CNRS/Inra/Insa)
2 Toulouse White Biotechnology (TWB) est un démonstrateur pré-industriel dont l’objectif est d'accélérer le développement des biotechnologies industrielles en facilitant les échanges entre la recherche publique et l'industrie. TWB est une unité mixte de service Inra/Insa/CNRS.
3 BioRECO2VER est un projet européen coordonné par le centre de recherche technologique belge Vito (énergie, environnement, matériaux).
Contact :
Christophe Dardel / Enobraq / cdardel@enobraq.com