XLIM, générateur de laboratoires communs, un dispositif vertueux pour l’innovation

Innovation

Le franchissement de la barre symbolique du 10ème laboratoire commun de l’institut de recherche XLIM, associant le CNRS, l’Université de Limoges et l’Université de Poitiers, est l’occasion de révéler les atouts de cette forme de collaboration public-privé au service de l’innovation.

Le 26 septembre 2023 à Limoges, l’institut de recherche XLIM a consacré une journée à la mise en lumière de ses dix laboratoires communs. L’ensemble des partenaires impliqués étaient présents : EINDEN (DAMIALab), Safran Data Systems (X-SELANS), le CEA (SPARTE et XCEM), CILAS (X-LAS), INOVEOS (INOGYRO), Siemens Healthineers et le CHU de Poitiers (I3M), III-V Lab (MITIC), Thales Alenia Space (AXIS) et NXP Semiconductors (NXL).

La participation des trois tutelles de XLIM – le CNRS, les universités de Limoges et de Poitiers – de l’Agence Nationale de la Recherche, ainsi que de la Ville de Limoges, de Limoges Métropole et de la Région Nouvelle-Aquitaine traduisent l’attractivité de ce type de dispositif pour le territoire.

Une forme prisée de partenariat de recherche public-privé

Le laboratoire commun est aujourd’hui l’une des formes les plus abouties de partenariat de recherche entre une Unité de Recherche et une entreprise ou une organisation. La création d’un laboratoire commun résulte de projets menés conjointement par des partenaires qui ont appris à se connaître.

« Cette forme de collaboration est fondée sur un partenariat ‘’gagnant-gagnant’’. D’un côté, l’entreprise trouve une expertise clé dans le laboratoire. De l’autre, les chercheurs peuvent axer leur recherche sur des thématiques concrètes et avoir accès à des moyens technologiques d’envergure, par exemple dans le domaine de la microélectronique. Ces structures flexibles, établies pour une durée de 4 ou 5 ans - pour lancer plusieurs thèses - renouvelables autour d’une feuille de route partagée alignent quelque peu les temporalités entre recherches publique et privée. Ainsi se développe l’innovation », explique Stéphane Bila, Directeur de recherche au CNRS aujourd’hui Directeur de l’institut de recherche XLIM. Bien entendu, les partenaires peuvent également aller chercher ensemble d’autres moyens pour faire de la recherche.

Fondamentalement, les laboratoires communs permettent de lever des verrous scientifiques et technologiques et de mener une recherche fondamentale ambitieuse en cohérence avec les défis industriels majeurs. Les 10 laboratoires communs associés à XLIM adressent des thématiques variées allant de l’électronique hyperfréquence et la photonique, à l’imagerie médicale, et illustrent ainsi la diversité des expertises de l’institut...

Concrètement, un comité de pilotage annuel réunit un directeur de chaque équipe de recherche, côté institut et côté industriel, et les tutelles – le CNRS et l’une des universités - pour décider notamment des thèses qui seront réalisées dans le cadre du laboratoire commun. Un conseil scientifique peut inclure des donneurs d’ordre qui donneront un avis sur les projets. C’est le cas du Centre national d'études spatiales, dans le cas du laboratoire commun AXIS créé en 2006 avec Thales Alenia Space pour explorer des dispositifs microondes pour les applications spatiales.

Impulser l’innovation de tout type d’entreprises ou d’organisation sur un territoire

Les 10 laboratoires communs générés depuis 20 ans par XLIM révèlent la riche déclinaison de ce dispositif. En effet, XLIM intéresse et s’intéresse aussi bien à des grands groupes (Thales, Safran), que des PME (Inoveos), des établissements publics (CEA)  et des start-ups (Einden).

Le laboratoire commun INOGYRO illustre la spécifié des PME. Créé en 2016 entre XLIM et la PME Inoveos pour développer des travaux portant sur des dispositifs hyperfréquences innovants à base de matériaux ferrites, il a été reconduit à deux reprises, a vu sa feuille de route évoluer et a déjà permis à 4 doctorants d’intégrer la PME suite à leur thèse. Un cercle vertueux, autant pour l’entreprise qui élargit son domaine d’activité en lançant de nouveaux produits, que pour XLIM qui cultive dans la durée des liens avec l’entreprise.

Selon la taille de l’entreprise, entre 5 et 20 chercheurs de XLIM sont impliqués dans les laboratoires communs. L’institut XLIM compte 500 collaborateurs (35 issus du CNRS, 150 de l’Université de Limoges, 50 de l’Université de Poitiers ainsi que des personnels d’appui temporaires à la recherche, des doctorants, des post-doctorants et des stagiaires) présents sur 2 sites à Limoges, au Futuroscope de Poitiers, à l’IUT de Brive et à l’IUT d’Angoulême.

 Un facteur d’attractivité pour le territoire

La région Nouvelle Aquitaine bénéficie indéniablement de la dynamique créée par ces laboratoires communs. Émile Roger Lombertie, le maire de Limoges, a salué « la multiplication des intelligences » et déclaré la ville « prête à aider XLIM et les start-ups, créateur de pépite et fierté pour Limoges ». Un soutien conforté par Guillaume Guérin, Président de la Métropole de Limoges, qui considère que « les co-constructions (public/privé) entrent dans les attentes de la Métropole, créent la richesse du territoire, et un avantage compétitif. La Métropole accorde déjà un soutien indirect à l’Université ». Isabelle Klock-Fontanille, Présidente de l’Université de Limoges, a quant à elle salué le succès de la démarche :  « 10 labos communs, c’est un témoin de la vitalité d’XLIM, et du dialogue entre des disciplines multidimensionnelles ». Enfin, pour le groupe Safran Data Systems, le laboratoire commun X-SELANS créé en 2021 dans le domaine de l’hyperfréquence permet « une avancée dans les technologies de rupture  et un gain en crédibilité auprès d’agences comme l’ESA ».

Précisons, s’il fallait encore démontrer le caractère vertueux des laboratoires communs, que les partenariats ont tous toujours été renouvelés jusqu’à présent. Vous avez dit ‘’gagnant-gagnant’’ ?