Le CNRS sous une loupe internationale
Ce 20 novembre, le Comité international mis en place par le Haut Conseil de l'évaluation de la Recherche et de l'Enseignement supérieur (Hcéres) rend son rapport sur une partie des activités du CNRS, saluant une « institution de recherche majeure et de niveau mondial ». L’organisme s’en réjouit et va se mettre en ordre de marche face aux 12 recommandations du Comité.
Créé en 2013, le Hcéres est l’autorité publique chargée d’évaluer périodiquement l’ensemble des structures de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle est indépendante et examine les établissements, les formations et les équipes de recherche, mais pas le travail individuel des scientifiques. Le Hcéres avait déjà rendu un avis sur le CNRS en 20121 .
Cette année, le rapport conclut que « le Comité considère le CNRS comme une institution de recherche majeure et de niveau mondial. Son histoire et son impact se reflètent dans sa réputation, sa taille et son envergure, et sa présence sur l'ensemble du territoire français, dans les initiatives scientifiques européennes et au niveau international » et précise notamment que « le comité est heureux de saluer la reconnaissance au plus haut niveau mondial de la production scientifique du CNRS ». « Le CNRS se réjouit de ces avis élogieux qui s’adressent à l'ensemble des agents contribuant quotidiennement aux activités et aux succès de l’organisme », assure Antoine Petit, PDG du CNRS.
Un comité international
Le rapport porte sur une évaluation des activités du CNRS sur la période 2017-2021. Cette évaluation a été ciblée afin de pouvoir mieux se pencher sur certains aspects clés, sans doublonner les travaux d’autres instances d’évaluation comme la Cour des comptes et se dérouler dans un temps raisonnable « à l’échelle d’un organisme de si grande taille »2 . Elle ne couvre donc pas l’ensemble des activités de l’organisme. « A posteriori, le CNRS regrette d'avoir accepté que ses collaborations internationales n'aient pas été incluses dans le périmètre de l'évaluation. Là encore, les retours du Comité auraient été précieux », reconnaît Antoine Petit.
Pour mener cette évaluation, le Hcéres a fait appel à un Comité constitué spécifiquement pour évaluer le CNRS. Le Comité est quasi exclusivement international, 15 des 16 membres n'exerçant pas en France, répondant ainsi au souhait du CNRS de bénéficier d’un regard extérieur sur ses enjeux. Selon le PDG, le travail de ce Comité est ainsi « véritablement de nature à enrichir la réflexion de l’organisme ».
Des forces et des recommandations
Ce rapport très opérationnel s’appuie sur de nombreux échanges entre le Comité et les représentants du CNRS et de ses partenaires, lesquels ont mis en lumière les forces de l’organisme. Sont notamment cités la qualité de la recherche au plus haut niveau mondial, la fierté d’appartenance des personnels CNRS, les nombreux partenariats de l’organisme, ainsi que sa position de leader en France et en Europe. Les efforts de l’organisme pour cultiver ses relations au monde socio-économique, et en particulier envers les écosystèmes d’innovation, sont particulièrement reconnus.
- 1En 2012, c’est l’Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (Aéres), prédécesseur du Hcéres, qui a mené l’évaluation du CNRS selon une méthodologie différente des évaluations aujourd’hui menées par le Hcéres. En 2016, le CNRS avait effectué une auto-évaluation menée par un comité d’experts.
- 2Selon la Feuille de route pour l’évaluation du CNRS, proposée par le Hcéres, après discussion avec le CNRS et le MESR.
Le rapport liste 12 recommandations à l’attention du CNRS. Comment comptez-vous les prendre en compte ?
Antoine Petit : Le CNRS remercie le Comité pour ses recommandations, sources d'inspiration et de motivation. Certaines « peuvent être discutées », comme le Comité a pris soin de le préciser, d'autres ne relèvent pas vraiment, ou pas entièrement, du CNRS lui-même. Le CNRS va travailler sur l’ensemble des sujets, avec toutes les parties prenantes. Il mettra tout en œuvre pour réaliser l’objectif du Comité dont les recommandations doivent permettre au CNRS d’« atteindre son plein potentiel au bénéfice de la communauté scientifique française et mondiale, et de la société dans son ensemble » en étant fidèle à sa raison d’être résumée par la formule « la recherche fondamentale au service de la société ».
> Voir la lettre d’observations détaillée du CNRS sur le rapport du Comité.