©CNRS/Femmes & Sciences/Vincent Moncorgé

Homaira NawabiNeurobiologiste

Homaira Nawabi est chargée de recherche Inserm à l’Institut des neurosciences de Grenoble (GIN - Inserm / UGA). L’équipe de recherche qu’elle dirige s’intéresse à la réparation du système nerveux.

Petite, Homaira Nawabi se rend souvent au cabinet médical de sa mère, un lieu magique pour ses yeux d’enfant. Il y a un microscope pour analyser les échantillons des couples qui viennent consulter pour des questions de fertilité. À l’œil nu, les lames ne sont que de vulgaires bouts de verre. Mais sous les oculaires apparaît un autre monde ! C’est à ce moment précis qu’elle se rend compte que le monde est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Elle est très intriguée par le cerveau et le système nerveux, le chef d’orchestre de notre corps qui nous permet d’interagir, de comprendre et d’analyser le monde qui nous entoure. Toute atteinte du système nerveux, même la plus bénigne, peut avoir des conséquences lourdes. Alors elle décide de le comprendre pour pouvoir un jour le réparer.

Le système nerveux central n’est pas capable de se réparer. De ce fait, toute lésion chronique (comme les maladies neurodégénératives) ou traumatique (comme les lésions de la moelle) entraîne des handicaps moteurs, cognitifs et/ou sensoriels permanents. Homaira Nawabi utilise l’œil pour comprendre le cerveau. Son équipe de recherche montre ainsi que, suite à une manipulation moléculaire des neurones, les axones peuvent repousser sur de longues distances, mais sont alors perdus et n’arrivent pas à atteindre leurs cibles correctes et ainsi compromettent tout espoir de récupération fonctionnelle. Son équipe travaille donc pour mettre en place des stratégies de régénération contrôlées pour permettre la reformation de circuits neuronaux fonctionnels.

«La science est un domaine fantastique où il est possible d’exprimer sa curiosité et sa créativité sans aucune limite. Plus on découvre les mécanismes du vivant, plus on se rend compte de tout ce qu’on ne sait pas. C’est une perspective tellement grisante et énergisante. Il est crucial de montrer que les femmes sont tout aussi capables que les hommes, surtout en sciences. Les barrières entre elles et leurs rêves sont mises en place en premier lieu par elles-mêmes. Il devient urgent de montrer aux filles, et ce, dès le plus jeune âge, qu’elles ont leur place dans le monde et en sciences en particulier. Peu importe nos choix de carrière et de vie, c’est le premier pas qui compte : il faut croire en soi et se lancer !»