Une mission inédite au chevet de l’Amazone

Univers

Le fleuve Amazone apporte à lui seul 20 % des eaux douces continentales aux océans. Ce géant de la nature se démarque par son débit (cinq fois plus grand que le second plus grand fleuve du monde), sa taille (jusqu’à 20 kilomètres de large et 100 mètres de profondeur par endroit) et la quantité de sédiments transportés (plus d’un gigatonne par an) qui influencent tout l’océan Atlantique tropical. Du 3 juillet au 24 juillet, une campagne inédite, par les moyens déployés et le type de mesures réalisées, du nom d’Amanaus, sera lancée le long de ce fleuve par un groupe de scientifiques franco-brésiliens1 piloté par Marina Rabineau, chercheuse du CNRS et Jean-Michel Martinez, chercheur à l’IRD.

L’objectif est d’observer l’évolution du fleuve et de comprendre le transfert des sédiments issus de la Cordillère des Andes jusqu’à l’océan Atlantique ainsi que leur temps de transit au sein du fleuve. Ces transferts de sédiments sont fortement liés au climat. L’étude permet ainsi à la fois de comprendre l’impact des changements globaux actuels mais aussi leurs variations dans le passé. Les chercheurs et chercheuses procéderont à des relevés sismiques (une première sur l'Amazone) imageant la géométrie des dépôts sédimentaires en profondeur. Les courants et les sédiments (sables, vases) seront étudiés en intégrant la dynamique climatique et océanique globale (Amazonie et Nord-Est brésil) avec des prélèvements de carottes sédimentaires permettant, entre autres, une analyse de la concentration des microplastiques mais aussi des mesure de l'ADN environnemental afin d'établir un répertoire des poissons y vivant.

  • 1Ils appartiennent principalement au CNRS, à l’Ifremer, à l'université de Nantes, à l'IRD, aux universités brésiliennes de Brasilia, Manaus et Santarem, à l’Agence nationale de l’eau brésilienne et du Service géologique brésiliens. En France les laboratoires impliqués sont le laboratoire Géo-océan (CNRS/Ifremer/UBO/UBS), membre de l’Institut universitaire européen de la mer (CNRS/UBO/IRD), le laboratoire Géoscience environnement Toulouse (CNRS/IRD/Université Toulouse 3/CNES) , le laboratoire Evolution et diversité biologique (CNRS/Université de Toulouse 3/IRD) et le laboratoire Littoral, Environnement, Télédétection et Géomatique de Nantes (CNRS/Université de Nantes).

Contact

Marina Rabineau
Chercheuse CNRS
Jean-Michel Martinez
Chercheur IRD
Océane Piquet
Attachée de presse CNRS