« Cette opération démontre l’intérêt des élus territoriaux pour les recherches menées au sein des laboratoires »

CNRS

La délégation régionale Centre Limousin Poitou-Charentes du CNRS a organisé une action de sensibilisation auprès des élus d’une commission du Conseil régional du Centre-Val de Loire. Le délégué régional Ludovic Hamon répond à nos questions.

La délégation régionale Centre Limousin Poitou-Charentes

Elle est l’une des 18 délégations régionales du CNRS sur tout le territoire et s'étend sur la région Centre-Val de Loire et le nord de la région Nouvelle-Aquitaine avec sept sites : Orléans, Tours, Nançay, Limoges, Poitiers, La Rochelle et Chizé. Elle compte 65 structures opérationnelles de recherche et de service – souvent en partenariat avec les universités et grandes écoles de ces sites – et 1200 agents permanents. Ludovic Hamon en est délégué régional depuis le 1er janvier 2019.

Les élus de la commission « Santé, Formations sanitaires et sociales, Enseignement supérieur, Recherche, Innovation égalité, Solidarité » du Conseil régional du Centre-Val de Loire ont rencontré des scientifiques du CNRS le 18 octobre dernier. Comment est né ce projet ?
Ludovic Hamon : Les élus du Conseil régional du Centre-Val de Loire avaient déjà manifesté leurs besoins en termes de ressourcement scientifique : ils sont demandeurs de temps de sensibilisation et d’informations sûres et validées sur les sujets sur lesquels ils échangent avec les citoyens, eux-mêmes de plus en plus informés. Dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne, le mois de l’Europe en début d’année a été l’occasion de co-organiser un événement avec la Région, dans ses locaux. Deux chercheurs et une chercheuse ayant reçu des financements européens sont venus présenter leurs travaux à la huitième commission régionale du Centre-Val de Loire, dont l’un des axes est la recherche. Ces élus ont alors exprimé le souhait de venir à la rencontre des acteurs et actrices de la recherche sur le campus du CNRS, à Orléans. Ils y ont donc tenu leur réunion mensuelle du 18 octobre et nous y avons accolé trois temps de rencontre.

Cette opération démontre l’intérêt des élus territoriaux pour les recherches menées au sein des laboratoires dont le CNRS est tutelle. Pour nous, il est déterminant de faire connaître ces recherches, de donner de la visibilité à l’ensemble des expertises disponibles dans nos laboratoires. Cela permettra aux élus d’y faire appel dans leurs décisions et actions politiques. C’est aussi faciliter leur travail d’élu lorsqu’ils sont sollicités, au sein de leur commission, pour apprécier des dossiers de financement. La Région apporte déjà un soutien financier fort à nos laboratoires mais il est toujours plus facile d’évaluer un dossier quand on peut reconnaître un nom de scientifique, visualiser un lieu que l’on a visité, faire un lien avec une activité de recherche devenue concrète lors d’une rencontre précédente. Grâce à cette première visite enthousiasmante, je pense que certains élus reviendront désormais plus facilement vers le CNRS pour obtenir une expertise sur les sujets qu’ils traitent.

Groupe autour d'un instrument scientifique de la taille d'une pièce
© CNRS/Florence Royer

Quelles thématiques de recherche les élus ont-ils pu aborder lors cette première visite ?
L. H. : Nous avons organisé la rencontre en trois temps. D’abord, David Giron, directeur de l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte1 , a présenté ses travaux sur la thématique de l’entomologie, une discipline identifiée comme différenciante pour la région Centre-Val de Loire, qui a vocation à être développée conjointement avec le Conseil régional, et qui touche à la fois à la santé, la nutrition et l’environnement, trois sujets d’importance pour les élus. Si la rencontre a eu lieu sur le campus d'Orléans, il était important pour nous que les scientifiques des autres sites de la délégation dans la région soient aussi représentés.

Ensuite, les membres de la commission ont visité l’Institut de combustion, aérothermique, réactivité et environnement (Icare2 ). Dans ce laboratoire qui héberge des équipements très visuels, ils ont pu interagir avec les chercheurs et les chercheuses sur des sujets proches de leurs préoccupations, comme le spatial, l’environnement ou la sécurité industrielle. Ils ont été sensibles à la vulgarisation pédagogique des scientifiques.

Enfin, les échanges se sont poursuivis autour d’un déjeuner avec plusieurs directeurs et directrices des laboratoires CNRS implantés dans la région, qui ont pu présenter leurs axes de recherche. La Région souhaitait avoir leur ressenti sur les dispositifs existants de soutien à la recherche – qui ont été jugés satisfaisants – et sur leurs besoins complémentaires. Les scientifiques ont ainsi pu présenter leur souhait que les projets interrégionaux et/ou impliquant des industriels d’autres régions puissent également bénéficier du soutien de la Région, ou encore que le dispositif d’accompagnement accordé par la Région aux scientifiques CNRS qui s’y implantent pour développer leurs activités puissent s’adapter à un calendrier qui n’est pas forcément celui des financements régionaux. La journée semble avoir répondu aux attentes des membres de la commission et c’était très satisfaisant d’avoir réussi à les mobiliser sur une durée aussi longue, compte tenu de leurs obligations variées.

Groupe entrant dans un appareil de test orange, qui ressemble à un mini sous-marin avec des énormes tuyaux qui en partent
© CNRS/Florence Royer

Quelles suites pensez-vous donner à cette action de sensibilisation réussie ?
L. H. : Cette action était une première étape pour que les élus découvrent les laboratoires CNRS présents sur le territoire et leurs principaux axes de recherche. L’enjeu est maintenant de conserver et animer cette relation, et de l’inscrire dans la durée, en renouvelant régulièrement ces échanges. Par exemple, nous avions prévu que les laboratoires abordent aussi des thématiques de recherche émergentes sur lesquelles la Région pourrait être amenée à apporter un soutien dans l’avenir. Nous avons manqué de temps pour cela mais les élus se sont dits intéressés pour organiser un nouvel échange permettant cette discussion dans le courant de l’année 2023. Cette commission reste une cible importante pour nous mais nous pourrions aussi ouvrir ce type d’actions aux acteurs et actrices du développement économique, le CNRS couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur, de la recherche à la valorisation des résultats.

  • 1CNRS/Université de Tours.
  • 2CNRS.