69 dernier à avoir révélé son importance majeure au titre de son abondance, de sa diversité et des interactions obligatoires qu’il admet avec la plupart des autres organismes ; un millilitre d’eau ou de sédiment aquatique peut contenir plus de 10 millions de virus. Les bactériophages structurent la biodiversité microbienne via la lyse cellulaire et la pression de sélection qui y est associée, mais aussi en étant les principaux vecteurs de transferts horizontaux de gènes. Cela explique pourquoi les recherches croissantes sur les virus de l’environnement sont nécessaires aussi bien en écologie qu’en évolution. • La dynamique et les stratégies d’infection virale sont dépendantes des changements environnementaux, mais très peu d’information existe sur les modifications attendues des interactions virus-hôte sous l’effet des changements globaux, leurs conséquences sur les cycles biogéochimiques ou encore sur celles des molécules issues de la lyse virale pouvant affecter le climat. • On ne connaît pas non plus, ou très mal, la structuration géographique des communautés virales marines et donc leurs interfaces potentielles avec les autres compartiments de la biodiversité. De ce point de vue, l’expédition TARA a bien ciblé le monde viral et devrait apporter des résultats inédits. Paradoxalement, les relations symbiotiques sont moins bien connues dans les environnements de surface que dans certains écosystèmes profonds, pourtant moins accessibles, mais où les bactéries symbiotiques chimiosynthétiques sont essentielles au développement de la vie. De nouvelles interactions de type symbiotique ou mutualiste entre microorganismes mais également entre micro- et macroorganismes sont régulièrement découvertes et décrites y compris dans des environnements familiers. Il convient d’y poursuivre les investigations. Il est maintenant établi qu’au-delà d’interactions « physiques », les interactions de nature chimique ont aussi un rôle important sur la dynamique des populations et des communautés. L’étude des interactions devrait bénéficier du développement de l’écologie chimique (voir Focus Ecologie chimique) qui permet de comprendre le « langage » des interactions. Parmi les méthodes qu’il faudrait certainement développer pour étudier les interactions biotiques, les –omics environnementales sont bien évidement incontournables, mais on ne pourra pas s’affranchir d’approches et d’expertises plus classiques de taxonomie, microscopie, physiologie, en laboratoire ou de terrain, y compris sur cellules isolées (e.g. NanoSIMS). Le triptyque observation, expérimentation, modélisation a toute sa pertinence dans ce champ de recherche. Figure V.9 - Crabes parasites (Dissodactylus primitivus) sur l’oursin Meoma ventricosa (15 cm environ).
prospectivemer2013
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